jeudi 5 novembre 2020

37 - Photos de famille - Nouvelles informations sur la famille EHRÉ

Mes publications sur Généanet m'ont permis d'établir le contact avec une descendante de Jules EHRÉ qui m'a apporté de nouvelles informations sur cette famille, ainsi que des témoignages directs de son père et de sa grand-mère. Son père a constitué son arbre généalogique et elle possède également des photos de famille que je ne connaissais pas. Ces photos sont souvent annotées au verso avec des informations utiles et quelques unes sont même signées André Alibert, mon grand-père.

Cet article vient en complément des mes articles 14 et 29 sur la famille EHRÉ, avec de nouvelles données et photos concernant les trois frères de ma grand-mère Jeanne Lucie EHRÉ, dite Marie, et leurs familles.

Fratrie de Jeanne Lucie EHRÉ dite Marie


 Le couple Mathias EHRE et Catherine LEMOINE marié le 23 décembre 1878 à Pont-à-Mousson a eu quatre enfants : trois frères Aloïse, Jules, et Auguste, nés respectivement en 1880, 1882 et 1886, et une fille née sur le tard en 1898.

Fratrie de Jeanne Lucie EHRÉ dite Marie

Sur cet arbre issu de ma base Généatique, j'ai ajouté les nouveaux portraits qui manquaient dans les fiches.

1 - Aloïse EHRÉ (1880-1914)


Portrait d'Aloïse EHRE (Tirage André ALIBERT)

J'ai ainsi récupéré un très beau portrait signé André ALIBERT de l'aîné Aloïse. Ce portrait a forcément été réalisé avant-guerre, ce qui est étonnant, car André ALIBERT n'a rencontré la famille de sa future femme qu'alors qu'il était cantonné au Fond des Quatre Vaux à Pont-à-Mousson en 1915-16. Il s'agit donc probablement d'un retirage ou d'une reproduction réalisée après la guerre alors qu'il était installé comme photographe au Bourget.
 
Au dos de cette photo, on peut lire la mention manuscrite "Éloïse Ehré, tué en 1914, frère de Jules, Auguste et Marie". On notera la faute d'orthographe sur le prénom Aloïse qui est pour le moins inhabituel, et le fait que la petite sœur, ma grand-mère, était bien surnommée Marie.
 
Aloïse EHRÉ, né le 21 avril 1880 à Pont-à-Mousson était ouvrier à la fonderie de Pont-à-Mousson. Il s'est marié le 26 mai 1906 avec Eugénie Antoinette Virginie FREYMANN, elle-même veuve de Charles Émile CHÈVRE avec qui elle a eu une première fille Thérèse, née en 1901 à Pont-à-Mousson.
 
Le couple Aloïse et Eugénie a eu ensuite une fille prénommée Yvonne, née le 11 janvier 1908 à Pont-à-Mousson. Elle tenait à Pont-à-Mousson une boutique d'Herboristerie - Droguerie dont je n'avais pas réussi à identifier l'objet sur la photo présentée dans mon article n°29, car on n'y voyait pas l'enseigne.

Yvonne a quitté son commerce d’herboristerie pour prendre le voile chez les Carmélites dans un couvent du sud de la France. Elle ne s’est donc jamais mariée

La boutique d'Yvonne Ehré à Pont-à-Mousson (avec l'enseigne Herboristerie - Droguerie)

Sur cette photo, elle est accompagnée sur la droite de sa mère Eugénie FREYMANN. La femme en chapeau sur la gauche pourrait être Thérèse CHÈVRE sa demi-sœur aînée.

Aloïse a été mobilisé le 1er août 1914 lors de la Mobilisation générale, et nommé Caporal le 29 août. Il a été frappé mortellement à son poste de combat le 18 septembre 1914 à Rembercourt-Aux-Pots. Son livret militaire est aux Archives départementales de la Moselle à la Cote : NUM/2R195. Il a été décoré de la Croix de Guerre étoile bronze, et déclaré Mort pour la France.

Une fiche lui est consacrée sur le site Memorial Geneweb auquel j'ai contribué en fournissant sa photo.

 Eugénie FREYMANN se remaria après la guerre avec Gaston PREMEAU que l'on voit à sa droite sur cette photo prise en 1935 par André ALIBERT.

Photo André ALIBERT

Debout au second plan, on a donc "Marie" EHRÉ épouse ALIBERT, le couple Eugénie FREYMANN et son 3e mari Gaston PREMEAU. Au premier plan assises : Andrée et Janine ALIBERT, et Yvonne EHRÉ leur cousine.

2 - Jules Firmin EHRÉ (1882-1939)

Jules Firmin EHRÉ le cadet est né le 2 septembre 1882 à Atton, près de Pont-à-Mousson. Il s'est marié le 31 janvier 1903 à Pont-à-Mousson avec Marie MULLER, fille de Frédéric MULLER et de Marie EBENER.

Mariage de Marie MULLER et Jules EHRE en 1903
 
Le couple Jules et Marie tenait un café épicerie au 38 rue du Pont (rue du maréchal Joffre aujourd'hui) à Pont-à-Mousson. L'arrière du café donnait sur la place du Paradis et formait "les vieilles maisons sur le pont" que l'on voit sur la photo suivante prise avant-guerre. 

Les maisons étaient construites en bois sur une première arche du pont à Pont-à-Mousson. Elles ont été entièrement détruites lorsque les Français ont fait sauter une arche le 4 septembre 1916 pour stopper les troupes allemandes. 

 

Le couple a eu deux enfants : Roger né en 1903 et Jeanne Lucie née en 1908, tous deux à Pont-à-Mousson.  

Mobilisé comme son frère le 2 août 1914 lors de la mobilisation générale, il est affecté lui aussi dans le 26e Bataillon de Chasseurs à Pied. Le 5 juillet 1915, il est blessé par balle au pied droit et évacué vers un hôpital provisoire à Verdun où il a dû être amputé de la jambe droite à la suite de cette blessure.
Cela lui vaut d'être mie en retraite et pensionné de guerre selon une décision du 22 mai 1916, comme on peut l'apprendre sur son livret militaire.
  
Du fait de la mobilisation de Jules, leur fils Roger a été placé chez des enseignants à Alger, sur avis gouvernemental dans le cadre de la protection des garçonnets en temps de guerre.  En 1916, alors qu'il allait être rapatrié, il est malheureusement décédé à Alger de fièvre typhoïde, 36 heures avant son retour en France. Il n'avait que 12 ans.

Marie de son côté, pendant la mobilisation de son mari, a dû tenir seule la boutique. Le café était dépositaire exclusif de la marque Au Planteur de Caïffa. Elle s'est aussi dévouée à laver les capotes des poilus à la lessiveuse dans la cour, à élever seule sa fille, et même à faire quelques démonstrations de machine à coudre Singer. Elle a gardé un très mauvais souvenir de l’irruption un jour dans le café des Uhlans « casques à pointes du kaiser » sur leurs chevaux.

Marie MULLER-EHRÉ est décédée de la tuberculose en 1925, n'ayant jamais vraiment surmonté moralement le décès de son fils Roger, et l’amputation de la jambe de son mari.

Sur la photo suivante, on voit Jules Firmin EHRÉ vers 1918 devant l'épicerie qu'il tenait après la guerre, à Dieulouard près de Nancy, le café de Pont-à-Mousson ayant été détruit. On le voit avec sa jambe de bois accompagné de sa fille Jeanne-Lucie, et de sa femme Marie MULLER.
 

La sœur de Marie, Jeanne MULLER, célibataire, vivait avec le couple, comme on le voit sur un recensement de 1926 à Dieulouard.

Dans son livret militaire, on apprend qu'il "tolérait difficilement son appareillage, en raison de la mauvaise qualité de la cicatrice terminale s'ulcérant assez fréquemment" 
 
Après le décès de sa femme Marie MULLER survenu en 1925, Jules a épousé Élina BERTARD, elle-même veuve  d'un M. Moulin-Neuf, avec laquelle est avait eu un fils.

Jules EHRE et Elina BERTARD (Photo André ALIBERT)


Sa fille  Jeanne Lucie déjà traumatisée par les événements vécus pendant la guerre alors qu'elle n'était qu'une enfant a eu du mal à supporter le remariage de Jules avec Élina Bertard. Leur déménagement au Kremlin-Bicêtre dans les années 20 a achevé de la couper de ses racines.

Elle rencontra tout de même Constant Léon GENIN avec qui elle se maria le 26 avril 1930 au Kremlin-Bicêtre.  Le couple eut 2 enfants : Roland et Nicole GENIN.

Jules Firmin EHRÉ est décédé le 28 mai 1939 à Clichy-la-Garenne. Sa tombe et celle d'Élina BERTARD décédée en 1954, se trouvent au cimetière du Kremlin-Bicêtre, non loin de la tombe familiale GENIN.


3 - Auguste EHRE (1886-1952)

Auguste ERHÉ est né le 20 avril 1886 à Atton, où ses parents habitaient alors au 30 rue de Loisy.

Le 14 janvier 1914,  il épouse à Longuyon Jeanne Maria BARTELMES née à Longuyon le 23 février 1888, fille d'Anatole et de Marguerite Mélanie BECHET. Elle était femme de ménage à la quincaillerie Léquy. Elle est décédée à Pont-à-Mousson le 7 juillet 1973.

Auguste a eu plus de chance que ses frères en sortant indemne de la guerre de 1914-18. Incorporé en 1904 au 39e régiment d'artillerie jusqu'en 1909 pour son service militaire, à la suite duquel il est passé dans la réserve. En 1913, il est affecté à l'administration des postes à Dieulouard, comme facteur. En août 1914, il est mobilisé et affecté au 29e régiment d'artilleurs.
 
Au lendemain de la guerre, il est réintégré par affectation spéciale dans l'administration des postes à Dieulouard jusqu'en 1927, après quoi a fait une carrière comme facteur taux P.T.T. À partir de 1929 le couple habite au 60 rue Pasteur à Pont-à-Mousson.
 
Le couple a eu 2 enfants : Renée née le 17 juin 1920 à Dieulouard et Jean René né le 15 septembre 1924 à Pont-à-Mousson.  
 
Jean René a fait une carrière de militaire. Il a participé à la campagne d’Indochine, et est décédé d'un cancer en 1973. 
 
Sa sœur Renée est devenue religieuse hospitalière. C'était une femme formidable, toujours soucieuse du bien-être de sa famille. Elle est décédée il y a quelques années à la maison de retraite de Gérardmer.

Sur cette photo prise par André ALIBERT vers 1936, on voit Auguste en tenue de facteur, accompagné de son épouse Jeanne Maria BARTHELMES et de leurs enfants Jean René et Renée.

La famille d'Auguste EHRÉ en tenue de facteur (Photo André ALIBERT)

4 - Jeanne Lucie EHRÉ dite "Marie" (1898-1975)

La petite dernière, Jeanne Lucie est née à Pont-à-Mousson le 5 septembre 1898. Elle n'avait que 8 ans de plus que sa nièce Jeanne Lucie, fille de Jules EHRÉ. Cette homonymie peut expliquer le fait qu'elle ait été surnommée Marie comme l'attestent plusieurs correspondances, ainsi que ma propre expérience. En effet, les familles se fréquentaient régulièrement comme l'attestent de nombreuses photos.
Jeanne Lucie EHRE, dite Marie (Photo André ALIBERT)

Marie épousa le 12 juillet 1916 à Pont-à-Mousson André ALIBERT qui était alors cantonné comme infirmier au Fond des 4 vaux.

Se reporter à mon article 12 - Famille ALIBERT - André ALIBERT et Jeanne Lucie EHRÉ pour leur histoire.

La famille GENIN en visite à Loisy-en-Brie

A propos des relations de cousinage entre les famille GENIN et ALIBERT : sur cette photo prise par André ALIBERT à Loisy-en-Brie en 1937, on voit de gauche à droite Marie EHRE, Roland GENIN assis sur le capot, Andrée et Janine ALIBERT, Jeanne-Lucie EHRE avec son mari Constant GENIN, et leur chienne Kitta.

Remerciements

Je tiens à remercier particulièrement Nancy FAGES-GENIN pour m'avoir transmis ces informations qui m'ont permis notamment de mettre un visage sur Aloïse EHRE, et aussi de compléter l'arbre des descendants de Mathias EHRE et Catherine LEMOINE avec la branche des enfants de Jules Firmin EHRE et de Marie MULLER. Leur fille Jeanne Lucie, grand-mère de Nancy, née en 1908 et décédée en 2009 à plus de 101 ans, a pu lui transmettre ainsi qu'à son père Roland un témoignage direct sur l'histoire de sa famille. 

Jean-Paul ARNOUL-ALIBERT
Novembre 2020

Toute ma généalogie publiée sur Généanet est à jour et accessible ici.




lundi 29 juin 2020

Index général de mon blog généalogique

Index général de mon blog généalogique

Je vous propose dans cet article une aide à la navigation dans mes articles généalogiques et photos de famille.

Cet arbre généalogique en éventail sur 4 générations centré autour de mes fils présente le départ des 4 quadrants de leurs ascendants selon les patronymes de leurs grands-parents : Arnoul, Alibert, Émaille et Péan et je vous propose comme points d'entrée principaux dans cette généalogie les 4 index suivants :


 

L'objectif de mes recherches généalogiques est de compléter la roue d'ascendance de mes enfants. Cet arbre est actuellement complet jusqu'à la 7e génération, et il reste encore quelques trous à partir la 8e.


Avancement des recherches au 8 mars 2021

Sur le tableau ci-dessus, en face du nombre théorique d'ascendants pour chaque génération, on a le nombre d’ancêtres identifiés qui est inférieur au nombre théorique ; ceci pour 2 raisons : soit ce sont des ancêtres manquants qu'il reste encore à identifier, soit ce sont des ancêtres que l'on retrouve dans plusieurs branches de la généalogie, ce qui arrive lorsque des cousins même très éloignés se marient.

Cette situation est ce que l'on nomme des implexes. Le % d'implexe est un indicateur du niveau de consanguinité observé. Quoi qu'il en soit, cette situation n'est pas exceptionnelle, car dans la réalité le nombre réel d'ancêtres est toujours inférieur au nombre théorique, et si l'on remonte suffisamment dans les générations, nous sommes tous plus ou moins cousins.


Bonne lecture
Jean-Paul Arnoul


Toute ma généalogie publiée sur le site Généanet est accessible ici, et d'où vous pouvez me contacter pour toutes questions ou précisions sur mes données.
Ci-après un lien sur mes pages perso de généalogie, avec un outil très pratique pour naviguer simplement parmi les patronymes de ma base de données.

 







mardi 23 juin 2020

36 - Familles LEGAUX et MILLOT

Mise à jour du 1er octobre 2021

Pendant les semaines du premier confinement, j'ai pris le temps de faire quelques recherches sur les familles LEGAUX et MILLOT, ascendants paternels de mes cousins Michel et Pierre LEGAUX et de leurs familles. Leur père Marcel LEGAUX, commerçant à Montier-en-Der a épousé ma tante Andrée Alice ALIBERT le 26 mai 1952 à Lois-en-Brie.

Pour plus de précisions sur le contexte familial, voir article 12 sur le couple André ALIBERT et Jeanne Lucie EHRE, nos grands-parents maternels, ainsi que l'article 33 sur "Les trois filles du photographe Alibert".

Familles Legaux et Alibert à Montier-en-Der en 1954

Sur cette photo unique prise par André ALIBERT et montrant une belle tranche de rigolade, on peut reconnaître de gauche à droite : Marthe MILLOT tenant l'auteur de ces lignes sur ses genoux, Lucien LEGAUX son mari, Janine ALIBERT avec son mari Bernard ARNOUL, Jeanne Lucie EHRE épouse ALIBERT, sa fille Andrée ALIBERT avec son mari Marcel LEGAUX, parents de mes cousins.

 1- Les familles Legaux et Millot

Je suis donc parti du livret de famille du couple Lucien LEGAUX et Marthe MILLOT qui m'a été transmis leur petit-fils Michel, que j'ai défini comme Sosa 1. Marcel LEGAUX, père de mes cousins Michel et Pierre, est donc le Sosa 2. Ces numéros permettent d'identifier les ascendants directs dans cet article et sont utiles pour s'y retrouver dans la roue d'ascendance sur sept générations donnée en conclusion.

Livret de famille de Lucien LEGAUX et Marthe MIILLOT


Ce livret de famille, outre les dates, lieux de naissances, et professions des mariés, donne aussi les noms de leur parents : soit Armanza LEGAUX et Marie Marthe BERTON pour Lucien LEGAUX ; Louis MILLOT et Lucie Marie BERTON pour Marie Marthe MILLOT. Lucie Marie et Marie Marthe BERTON étant sœurs, les mariés sont donc cousins germains, comme les recherches des actes d'état civil nous le confirmeront.

Roue d'ascendance de Marcel LEGAUX sur quatre générations

2 - Les ascendants LEGAUX

J’ai ensuite travaillé sur les ascendants d’Armanza LEGAUX (Sosa 8), arrière-grand-père de mes cousins, et je suis remonté jusqu’aux parents de ses deux grands-mères. En effet, comme on le verra, Armanza n’a aucun grand-père connu…

Ascendance d'Armanza LEGAUX (Sosa 8)



Voici leur histoire reconstituée d’après les actes de naissance et de mariage que j’ai pu retrouver :

•    La première de ces grand-mères est la lingère Anne Reine LEGAULT (Sosa 33), fille du maçon Nicolas Fiacre LE GAUX (Sosa 66) et de Marie Christine FINOT (Sosa 67). Elle est née le 2 septembre 1804 à Dommartin-le-Saint-Père (On peut noter l’orthographe utilisée dans l’acte de naissance "LEGAULT" pour le bébé comme sa mère, alors que le père Nicolas signe "LE  GAUX").  Anne Reine donna naissance le 26 juin 1832  à un enfant « naturel », nommé Pierre Ferdinand LEGAULT (Sosa 16) qu’elle déclare elle-même, et donc de père inconnu.

Acte de naissance d'Anne Reine LEGAULT le 2 septembre 1804
Source : AD52_1E172_006_01_001 page 29

•    La seconde grand-mère est Marie Joseph ANTOINE (Sosa 35), manouvrière, fille du cordonnier Jean-Joseph ANTOINE (Sosa 70) et de Marie Thérèse PEPIN (Sosa 71). Elle est née et baptisée le 16 avril 1790 à Dommartin-le-Saint-Père. Marie Joseph ANTOINE donna naissance le 1er Juillet 1825 à une fille « naturelle » nommée Henriette ANTOINE (Sosa 17)  à Dommartin le Saint-Père, déclaration faite par la sage-femme.



Acte de naissance de Marie Joseph ANTOINE le 16 avril 1790 à Dommartin
Source : AD52_1E0172_004_01_0001 page 260

Les deux enfants « naturels » Pierre Ferdinand LEGAULT (Sosa 16) et Henriette ANTOINE (Sosa 17) se sont mariés le 17 juillet 1847 à Dommartin, respectivement à 20 et 22 ans. J’ai mis un certain temps à comprendre qu’il y avait non seulement une erreur sur l’état civil d’Henriette dans la publication des bans et dans l’acte de mariage, mais aussi sur la date de naissance de Pierre Ferdinand, ce qui fait beaucoup d'erreurs sur un même acte, au point de se demander s'il s'agit des bonnes personnes. 

Détail de l'acte de mariage de Henriette ANTOINE avec Pierre Ferdinand LEGAULT
Source :  AD52 - Dommartin-le-SP - cote 3AD52_1E0172_008_01_0287


En effet, le 26 juin 1832 Pierre Ferdinand est reconnu par sa mère Anne Reine Legault,  sans père déclaré dans son acte de naissance à Dommartin-le-Saint-Père. A son mariage avec Henriette Antoine en 1847, il aurait alors 15 ans. En fait, dans l'acte de mariage, il est déclaré être né le 27 août 1927 (avec une rature), "fils mineur  naturel" de Anne Legault, auquel cas il aurait eu 20 ans le jour du mariage comme indiqué dans cet acte. Recherches faites, il n'y a aucun acte de naissance d'un homonyme à Dommartin-le-Saint-Père au 27 août 1927, et qui serait aussi enfant naturel d'une Anne Legault. On peut donc penser sérieusement qu'il y a une erreur dans cet acte, voire une volonté de cacher qu'il n'avait que 15 ans à son mariage avec Henriette qui a déjà 22 ans.


Table annuelle des naissances à Dommartin en 1825
Source : AD52-AE0172-007-01-0001 page 122
 
Par ailleurs, dans la table annuelle des naissances à Dommartin, on trouve trois filles ANTOINE nées en 1825 de familles différentes, soit Marie Henriette née le 7 janvier, Marie Zéphirine née le 12 janvier, et Henriette née le 1er juillet, pour lesquelles j'ai vérifié les 3 actes de naissance. Henriette est la seule dont le père n'est pas déclaré, et il est mentionné dans l’acte de mariage que la mariée s’appelle Marie Henriette, née le 7 janvier 1825, avec une rature sur le n° de jour qui est surchargé en 5, « fille majeure naturelle » de Marie Josèphe ANTOINE. Il est donc plus que vraisemblable qu’il y ait eu une confusion entre les filles ANTOINE, et que la mariée est en fait Henriette, née le 1er Juillet 1825, qui parmi les 3 filles ANTOINE est la seule fille « naturelle » de sa mère.  


Table des publications de mariage à Dommartin : LEGAUX Ferdinand & ANTOINE "Marie" Henriette

En fait on voit que cette erreur a déjà été commise lors de la publication des bans, et recopiée sur l'acte de mariage.

 
Suite de l'acte de mariage de Henriette ANTOINE avec Pierre Ferdinand LEGAUX
Source :  AD52 - Dommartin-le-SP - cote 3AD52_1E0172_008_01_0287

Cela fait beaucoup d'erreurs et de ratures sur un même acte, mais je n'ai pas pu démontrer qu'il y ait un couple d'homonymes différent de celui-ci. Nous allons donc rester sur cette hypothèse. Comme quoi ce n’est pas toujours simple en généalogie d'avoir des certitudes.

ooOoo

Le couple Pierre Ferdinand LEGAULT et Henriette ANTOINE a eu un fils nommé Armanza (Sosa 8), né le 11 mai 1848 à Dommartin le Saint Père. Je n’ai pas trouvé d’indice quant à une origine étrangère qui expliquerait le prénom un peu exotique d’Armanza. Peut-être y a-t-il quelque chose du côté du parrain, mais il faudrait pour cela retrouver l’acte de baptême.

J’ai aussi identifié dans les tables décennales un frère et une sœur d’Armanza : Alexandre Hippolyte LEGAUX né le 10 juin 1859, et Marie Adélina née le 21 juillet 1860, avec un autre prénom à consonance exotique.

Armanza LEGAUX (Sosa 8) qui était perruquier, coiffeur à Montier-en-Der, a épousé Marie Marthe BERTON (Sosa 9), buraliste, le 4 octobre 1869 à Montier-en-Der. Elle n'avait que 15 ans à son mariage elle donna naissance à leur fils Paul Ferdinand 15 mois plus tard, le 25 janvier 1871. Cet enfant a donc bien été conçu après leur mariage.

Ils eurent ensuite quatre autres enfants, tous nés à Montier-en-der :
  • Lucien LEGAUX (Sosa 4), né le 24 avril 1874, qui a épousé Marthe MILLOT (Sosa 5) le 11 mars 1903 à Montier, dont 2 enfants Georges et Marcel LEGAUX (Sosa 2).
  • René Émile LEGAUX, né le 19 juillet 1877, qui est décédé le lendemain
  • Odile Berthe LEGAUX, née le 16 juin 1879, qui a épousé Henry Louis MAURICE le 16 février 1906 à Montier
  • Émile René LEGAUX, né le 17 juin 1885, qui a épousé Emma DESCOMBRES le 24 février 1906 à Besançon, dont 6 enfants.

L’aîné Paul Ferdinand LEGAUX a épousé Marie Rose GUESNET le 11 janvier 1899 à Paris 18°. Aucun enfant identifié à ce jour.

3 - Les ascendants MILLOT


La généalogie du côté Millot n’a donné un peu plus de mal, mais j'ai plaisir faire ce genre de recherches, il y a a même un côté addictif quand ça résiste. Pour cette branche, j'ai utilisé les ressources partagées en ligne par la communauté des généalogistes.

J’ai appris sur Généanet en consultant l’arbre de Christophe Legrand que Louis MILLOT (Sosa 10), père de Marthe, était né à Colombey-les-Belles en Meurthe-et-Moselle, et non pas à Montier-en-Der, comme on aurait pu le supposer.

Ceci est une information décisive, car il est très difficile de trouver l’acte de naissance de quelqu’un si l'on n’a pas son lieu de naissance. En revanche, si on connaît le lieu et une date approximative de naissance, on peut trouver la date précise en consultant les tables décennales où les noms sont classés par ordre alphabétique par périodes de 10 ans.

Acte de naissance de Louis MILLOT en 1853 à Colombey-les-Belles

J’ai donc ainsi trouvé l’acte de naissance de Louis MILLOT, né le 26 octobre 1853 à Colombey-les-Belles. Ses parents sont Nicolas MILLOT (Sosa 20) manœuvrier âgé de 35 ans, et Marie Émilie CHENIN (Sosa 21) âgée de 34 ans, repasseuse, et dont le nom est difficile à lire sur cet acte de naissance.

À partir des âges des parents à la naissance de l’enfant, on peut estimer leurs années de naissance, soit respectivement 1818 et 1819. J’ai alors fait des recherches dans les tables décennales de cette période sur la commune de Colombey-les-Belles.

On trouve une Marie CHENIN, née le 9 décembre 1819 qui correspondrait bien, mais qui n’a pas de deuxième prénom, Émilie comme mentionné dans l’acte de naissance de Louis.

Par ailleurs, il y a pas mal de Nicolas MILLOT dans les tables, mais aucun qui ne corresponde à la date de 1818. Notre Nicolas n’est donc vraisemblablement pas né à Colombey, mais peut-être dans une commune environnante. J’ai trouvé des MILLOT dans les communes environnantes à Bagneux et Blénod-lès-Toul, mais toujours rien qui ne corresponde. Ce qui complique les recherches, c’est que les enfants dans cette région et période n’ont souvent qu’un seul prénom ; par exemple, j’ai trouvé pas moins de 3 Nicolas MILLOT sur Colombey nés en 1815, 1817 et 1822, sans doute des cousins.

Table décennale naissances à Colombey-les-Belles

De même, les filles s’appellent souvent Marie, et dans la pratique, elles sont souvent appelées par leur second prénom quand il en a un, ou par un surnom. Ici, étant donné qu’il n’y a qu’une seule Marie CHENIN qui corresponde tant sur les dates que sur les lieux, il s’agit très probablement de la bonne Marie CHENIN qui se faisait appeler Émilie.


Table des mariages à Colombey-les-Belles : MILLOT & CHENIN

La piste qui m’a permis de confirmer tout ça fut celle de leur mariage, qui comme c’était l’usage, avait lieu au domicile de la mariée, soit  à Colombey-les-Belles, vraisemblablement dans la décennie qui précède la naissance de Louis MILLOT. La table décennale donne un mariage entre Nicolas MILLOT et Marie CHENIN le 21 février 1843, et on trouve ainsi leur acte de mariage.

  • Mariage entre Nicolas MILLOT et Marie CHENIN le 21 février 1843 à Colombey-les-Belles

Acte de mariage MILLOT & CHENIN à Colombey-les-Belles
Source : AD54 cote 5Mi 134/R6 page 346

 On y apprend que Nicolas MILLOT (Sosa 20), est né à Gémonville le 16 décembre 1818, ses parents étant Jean-Baptiste MILLOT  (Sosa 40) et Françoise MELIN (Sosa 41), ce que confirme son acte de naissance (voir AD54 cote 5Mi 218 R2 page 238) trouvé effectivement à Gémonville.

Les parents de la mariée (Sosa 21) sont Jean CHENIN (Sosa 42) et Catherine MARCHAL (Sosa 43), ce que confirme également son acte de naissance le 9 décembre 1819 à Colombey-les-Belles (voir AD54 cote 5Mi 134/R5 page 177).

Ci-dessous, un arbre récapitulatif qui permet de s’y retrouver :

Arbre d'ascendance de Louis Millot (Sosa 10)

  • Mariage de Jean-Baptiste MILLOT et Françoise MELLIN le 7 mai 1816 à Colombey-les-Belles
Ci-après la table des mariages où l’on trouve Jean-Baptiste MILLOT et Françoise MELLIN, (écrit avec 2 « L » alors que dans l’acte de naissance de Nicolas, on lit plutôt MELAIN…) mariés le 7 mai 1816 à Colombey-les-Belles (54).


AD54 cote 5Mi 619/R1

Dans l’acte de mariage du 7 mai 1816, on apprend que le marié Jean-Baptiste est le fils de Jean-Baptiste MILLOT (Sosa 80), tixier et de Marianne BERRY (Sosa 81), née à Colombey, et que la mariée est la fille de Nicolas MELIN (Sosa 82) et de Catherine MILLOT (Sosa 83), qui pourrait être cousine de Baptiste MILLOT ??


Source AD54 cote  : 5Mi 134/R5 pages 219 à 221

  • Mariage de Jean CHENIN et Catherine MARCHAL le 27 septembre à Colombey-les-Belles
 Les parents du marié sont Nicolas CHENIN (Sosa 84) et Marie Anne BERTOLI (Sosa 85), et ceux de la mariée sont Jean MARCHAL (Sosa 86) et Barbe DEVILLON (Sosa 87). (Source AD54 cote 5Mi 134/R5 page 204)

Je me suis arrêté là pour l’instant côté MILLOT

4 - Les ascendants Berton

Là encore, la consultation de Généanet va permettre d'obtenir très vite les renseignements, à vérifier toutefois en recherchant les actes. Ainsi une recherche sur Généanet sur le couple Joseph BERTON (Sosa 18) et Berthilde PILLARD (Sosa 19) donne 14 résultats, issus des travaux de 5 généalogistes, dont moi-même, ce qui permet de construire rapidement l'arbre ci-dessous.

Arbre récapitulatif des ascendants BERTON

Le travail consiste alors à comparer les arbres en lignes, et à vérifier les données en recherchant les actes dans les archives de l'état civil. Je privilégie généralement les actes de mariage qui sont plus riches en informations, et faciles à trouver si on a le lieu et la date précise. On peut alors télécharger le document, ou bien faire de recopies d'écran pour garder une trace. Il faut aussi prendre soin de noter les cotes, c'est-à-dire la référence du document dans les archives.

  • Mariage du 12 avril 1853 de Joseph BERTON et Berthilde PILLARD à Planrupt :
Table annuelle des mariages en 1853 à Planrupt : Berton Joseph et Pillard Berthilde
Cote : AD52-1E0391-006-01-0001 page 90


Et là, en pages 86 et 87, on trouve l'acte lui-même :

Acte de mariage en 1853 de Berton Joseph et Pillard Berthilde à Planrupt
Cote : AD52-1E0391-006-01-0001 page 86

Les parents sont Rémy BERTON (Sosa 36) et Marguerite LAUTEL (Sosa 37) pour le marié et Bernard PILLARD (Sosa 38) et Marie Joséphine PAYMAL (Sosa 39) pour la mariée. Comme on a les dates et lieux de leur mariage déjà trouvé par des généalogistes, on peut ainsi remonter facilement aux actes de mariage des parents, qui vont nous donner les noms des grands-parents et ainsi de suite.

Le couple Joseph BERTON et Berthilde PILLARD a eu deux filles, toutes deux nées à Montier-en-Der :
  • Marie Marthe (Sosa 9) le 10 février 1854, qui a épousé Armanza LEGAUX (Sosa 8) le 4 octobre 1869 à Montier-en-Der, dont 4 enfants,
  • Lucie Marie (Sosa 11) le 22 octobre 1857, qui a épousé Louis MILLOT (Sosa 10) le 24 avril 1878  à Montier-en-Der également, dont 2 filles.
Lucien LEGAUX (Sosa 4), fils cadet de Marie Marthe BERTON, et Marthe Marie MILLOT (Sosa 5), fille aînée de Lucie Marie BERTON, qui étaient donc cousins germains se sont mariés le 11 mars 1903 à Montier-en-Der. Marthe n'avait que 17 ans et était enceinte de 5 mois lors de son mariage avec Lucien étant donné qu'elle accoucha de son fils Georges le 3 juillet 1903.

Cousinage entre Lucien Legaux et Marthe Millot
  • Mariage de Rémy BERTON et Marguerite LAUTEL le 13 janvier 1829 à Pompierre dans les Vosges.
AD88, cote 4E359/3-56291

 Leurs parents sont François BERTON (Sosa 72) et Marie Marguerite JEANSON (Sosa 73) pour le marié et Félix LAUTEL (Sosa 74) et Thérèse COLAS (Sosa 75) pour la mariée.

Dans la roue d'ascendance de la conclusion, j'ai aussi mentionné la génération précédente des Sosa 144 à 151, mais sans vérifier les actes.


5 - Les ascendants PILLARD

  La consultation de Généanet m'a permis de la même façon de constituer rapidement l'arbre des ascendants Pillard.
Ascendance de Bethilde PILLARD (Sosa 19)

  •   Mariage du 15 janvier 1817 de Bernard PILLARD et Marie Joséphine PAYMAL à Voillecomte
Cote : AD52-1E0543-004-01-0001 page 291

Les parents sont Nicolas Louis PILLARD (Sosa 76) et Marie Françoise PARISOT(Sosa 77)  pour le marié, et Louis Joseph PAYMAL (Sosa 78 et Marie Élisabeth COUSIN (Sosa 79) pour la mariée.
  • Mariage du 27 novembre 1780 de Nicolas Louis PILLARD et Marie Françoise PARISOT à Droyes.
Les parents sont Nicolas Louis PILLARD (Sosa 152) et  Jeanne Legrand (Sosa 153) pour le marié, et Nicolas PARISOT (Sosa 154) et Anne Le BOEUF (Sosa 155) pour la mariée.
  •  Mariage du 12 février 1793 de Joseph PAYMAL et Marie Élisabeth COUSIN à Chatonrupt.
Les parents du marié ne sont pas noté dans l'acte, on a juste une mention qui le déclare veuf de  la défunte Anne PAYMAL. On trouvera leurs noms dans son acte de naissance à Voillecomte le 13 mars 1765, soit Nicolas PAYMAL (Sosa 156) et Marguerite MARTINET (Sosa 157). Les parents de la mariée sont Nicolas COUSIN (Sosa 158) et Marie-Thérèse GUINOISEAU (Sosa 159). Par contre, on a très peu d'informations pour remonter encore à la génération précédente.


En effet, si on essaie de remonter plus loin dans les ascendants, c'est de plus en plus difficile, car les actes tenus par le clergé avant la révolution française sont de moins en moins lisibles, leurs présentations moins rigoureuses, et il n'y a pas toujours de tables annuelles à chaque changement d'année. Dans les petites paroisses, les actes de naissance, mariage décès sont inscrits dans le même registre dans l'ordre chronologique. En marge, on lit facilement les mentions Bapt, Mar, ou Sep, mais les noms sont dans le texte, et non pas bien lisibles en marge comme sur les actes plus récents. Ce qui oblige à tout déchiffrer.

Conclusion

Pour terminer, je vous propose en conclusion la roue d'ascendance de Marcel Legaux sur sept générations montrant l'état actuel des recherches côté LEGAUX et MILLOT.  Il y a un quartier de cet arbre qui ne pourra jamais être complété, du fait des deux enfants nés de pères inconnus, soit les Sosa 32 et 34 qui resteront des cases vides.



Roue d'ascendance de Marcel Legaux

Étant donné le cousinage entre Lucien LEGAUX et Marthe MILLOT, tout un quartier de l'arbre se trouve dupliqué au-dessus des Sosa 9 et 11. Ainsi les Sosa 22 et 23 sont remplacés par les Sosa 18 et 19, les Sosa 44 à 47 sont remplacés par les Sosa 36 à 39, et ainsi de suite. C'est ce qu'on appelle en généalogie des "implexes". On a ici un taux d'implexe à la quatrième génération de 25%. En effet, Marcel LEGAUX n'a que six grands-parents sur les huit théoriques.

On retrouve une situation de ce type du côté de nos ascendants ALIBERT, avec le mariage de François Charles ALIBERT (Sosa 24) et de Victoire Amélie ALIBERT (Sosa 25) à Bréau (77) le 10 octobre 1831.  François Charles est le fils de Charles ALIBERT (Sosa 96), et Victoire Amélie est la fille de Pierre Alexandre ALIBERT (Sosa 50) lui même frère cadet de François Charles.
Voir le paragraphe sur le Mémorial des ALIBERT dans mon article n°3.


Jean-Paul Arnoul

PS : Merci à Michel pour sa lecture attentive qui m'a permis de corriger quelques erreurs dans cet article.
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