vendredi 27 décembre 2019

29 - Photos de famille : Famille EHRE

Ayant à ce jour pratiquement épuisé  les branches de ma généalogie sur lesquelles j'avais des choses à raconter, je vous propose pour la suite de mes publications quelques albums de photos de famille extraites de mes archives. Évidemment, les photos de mon grand-père André ALIBERT y auront une place importante.

Il est vrai qu'il n'y a pas dans toutes les familles des photographes qui ont permis de transmettre des portraits d'ancêtres sur 4 générations. Et pour remonter plus loin dans le temps avant l'invention de la photographie, il faut avoir des ancêtres fortunés qui avaient les moyens de faire peindre leur portrait par des artistes.

Mise à jour de novembre 2020 sur la famille Ehré

Album photo de la famille EHRÉ

Pour commencer, je vais expliquer la démarche qui m'a permis d'identifier des personnes sur des photos prises par mon grand-père André ALIBERT, dont je possède environ 60 kg de négatifs sur plaques de verre, dont les plus anciennes datent de 1916, soit un peu plus d'un siècle.


Prise de vue du négatif

J'ai tout d'abord dû reproduire chaque négatif en le photographiant par transparence. Pour cela, j'ai fixé les plaques de verre sur une fenêtre avec de la patafix, ceci afin d'utiliser la lumière extérieure réfléchie par un panneau blanc. Chaque photo doit ensuite être inversée avec un logiciel de traitement d'image pour obtenir un positif (voir portrait ci-après). C'est assez fastidieux, et autant vous dire que je n'ai pas encore tout exploré à ce jour.

Portrait de Jean René Ehré en militaire

Je suis ainsi tombé sur une boîte de plaques au format 9x13 cm de photos de personnes prises à Pont-à-Mousson et que j'ai pu identifier comme étant la famille proche de ma grand-mère Jeanne Lucie Ehré. On a vu dans mon article n° 14, comment j'ai réussi à retrouver ses 3 frères. Par contre, je n'avais pas de photos d'eux, tout au moins c'est ce que je croyais.

Famille EHRE - LEMOINE avec photos

Mathias EHRE, Catherine LEMOINE et leur fille Jeanne Lucie, dite Marie en 1916


Catherine LEMOINE et sa petite-fille Janine ALIBERT en 1930
Sur ses genoux, la poupée Colette
 
À partir des photos de Catherine Lemoine veuve depuis 1918, que l'on connaît par les photos du mariage de sa fille en 1916, j'ai réussi à identifier sa nièce Renée, reconnaissable à des lunettes rondes, et son neveu Jean aux cheveux blonds sur cette photo prise à Pont-à-Mousson, au lieu dit Montrichard.
Catherine LEMOINE, avec à sa droite sa nièce Renée EHRÉ et son neveu Jean René vers 1936.
(Catherine LEMOINE est décédée le 29 janvier 1937)

En fait, je savais par ailleurs que Renée EHRÉ était devenue religieuse, et on la reconnaît bien sur cette photo faite lors de sa prise de voile avec ses lunettes rondes, accompagnée à sa droite par Jeanne Lucie EHRÉ sa tante, et à sa gauche par une personne qui est très vraisemblablement sa mère, Jeanne Maria BARTHELMES, épouse d'Auguste EHRÉ. Cette seconde photo confirme bien l'identité de Renée plus jeune sur la photo précédente, et de son frère Jean René plus jeune qu'elle, et qui est en tenue militaire sur la première photo de cet article.

Jeanne Lucie EHRÉ, Renée EHRÉ et sa mère Jeanne BARTHELMES vers 1938
 
Sur la photo suivante, prise probablement le même jour devant une boutique de Pont-à-Mousson au nom de Y. EHRÉ, il ne peut s'agir d'après les dates évaluées par les âges des personnes, que d'Yvonne, fille d'Aloïse, frère aîné de Jeanne Lucie, mort pour la France en 1914. De ce fait, le barbu au béret n'est pas son père, mais par contre, la personne à sa gauche est très vraisemblablement sa mère Eugénie FREYMANN, qui était couturière. Yvonne tenait donc cette boutique de lingerie.  Toutefois, l'inscription "---agiste" sur la porte, qui pourrait être "Visagiste" donne l'idée d'un salon de coiffure, ce qui n'interdit pas la vente de lingerie que l'on voit en vitrine.

Jeanne Lucie, Yvonne, Auguste et Eugénie EHRÉ.

Mais alors qui est donc le barbu au béret ? On pourrait penser que c'est son oncle Jules Firmin EHRÉ, mais dans son livret militaire on a appris qu'il a été pensionné de guerre après avoir été amputé de la jambe droite, et qu'il ne supportait pas sa prothèse.

 
Or, on apprend sur ce recensement de 1936 qu'Eugénie FREYMANN est remariée avec Gaston PREMEAU, fumiste à la rue de l'étang. Par contre, on lit qu'elle est patronne d'une herboristerie, ce qui ne colle pas vraiment avec l'inscription sur la porte de sa boutique...

Voir dans l'article 37 les compléments d'information obtenus en novembre 2020.

Un peu de technique photographique des années 1916

Selon le procédé mis au point à la fin du XIX° siècle, les négatifs photo étaient des plaques de verre enduites d'une couche photosensible qui étaient protégées dans un châssis en bois étanche à la lumière. Ces plaques étaient enduites d'une couche de collodion et on les trempait ensuite dans du nitrate d'argent avant de les faire sécher en chambre noire. On disposait ensuite chaque plaque sensible dans un châssis en bois obturé par un rideau souple. Pour faire la mise au point et le cadrage de la photo, on observait l'image produite par l'objectif sur un verre dépoli fixé à l'arrière de l'appareil. On remplaçait ensuite le dépoli par un des châssis, et on manœuvrait ensuite le rideau souple afin de découvrir la face sensible dans la chambre de l'appareil photo. Lors du déclenchement, la durée d'exposition était déterminée par l'ouverture d'un obturateur dans l'objectif. Pour prendre une seconde photo, on remettait le rideau en place pour ne pas voiler l'image, et on installait un autre châssis avec une plaque vierge. Une petite tirette que l'on manœuvrait sur le châssis permettait de signaler que la plaque était déjà exposée.

André ALIBERT et son appareil photo


Si je peux vous expliquer tout cela, c'est que j'ai vu faire mon grand-père de nombreuses fois étant enfant, et que j'en ai des souvenirs très précis. Il avait également eu plus tard un appareil de type portable que l'on aperçoit sur cette photo unique ci-dessus. Mon père a aussi utilisé ce procédé au début de son installation comme photographe à Nangis dans les années 50. Les plaques de verre avaient été remplacées par des films en acétate de cellulose moins fragiles, mais beaucoup plus inflammables...

Le pont des 4 Vaux à Pont-à-Mousson
 
Sur cette photo ratée, car exposée deux fois, au même endroit et probablement le même jour, mon grand-père que l'on distingue tout petit devant le pont, a confié son appareil à ma grand-mère, en oubliant de changer le châssis après avoir pris une photo d'un homme en képi, et de ses neveux Renée et Jean, que l'on distingue mieux sur le détail ci-dessous. D'après l'âge des enfants, on peut dater cette photo aux environs de 1934. Il s'agit très vraisemblablement d'Auguste EHRÉ le père des enfants, qui était facteur et auteur de la carte postale du 10 avril 1915 écrite à ses parents où il parle de la petite Marie, sa sœur (voir article n° 12).



Malheureusement, je n'ai à ce jour trouvé aucune photo qui pourrait correspondre au couple Jules Firmin EHRÉ et  Marie MULLER, ainsi qu'à leurs enfants Roger et Jeanne, tous nés à Pont-à-Mousson. 
 
Voir dans l'article 37 les compléments d'information obtenus en novembre 2020.

On sait d'eux que le couple tenait un café épicerie au 38 rue du Pont (rue du maréchal Joffre aujourd'hui) à Pont-à-Mousson. L'arrière du café donnait sur la place du Paradis et formait "les vieilles maisons sur le pont" que l'on voit sur la photo suivante prise avant-guerre. La sœur de Marie, Jeanne MULLER, célibataire, vivait avec le couple.

Vue de l'arrière des maisons du pont, où se trouvait le café EHRÉ-MULLER



Le pont après les bombardements en 1916
Au lendemain de la guerre, les maisons du pont et notamment le café et l'épicerie Ehré ont totalement disparu sous les bombardements et destructions successives du pont. Le couple s'est sans doute déplacé vers Nancy pour s'installer à Dieulouard (comme le frère Auguste) situé à quelques kilomètres de Pont-à-Mousson. Il apparaît en 1921 (mais sans leur fils, peut être décédé en bas âge) dans le recensement, par contre en 1926 Marie Muller n'est pas sur le recensement. J'irai voir à Dieulouard à la mairie. Ensuite Jules Firmin disparaît des recensements suivants à Dieulouard. Et c'est difficile de retrouver sa trace, peut-être sur Nancy.
D'après Philippe Brocherez

De droite à gauche : Catherine LEMOINE, Jeanne Lucie EHRÉ, Janine et Andrée ALIBERT
devant le pont de Pont-à-Mousson vers 1935

Pour terminer, je vous propose la photo de mariage le 12 juillet 1916 à Pont-à-Mousson, du couple André ALIBERT et Jeanne Lucie EHRÉ.


André ALIBERT et Jeanne Lucie EHRÉ le 12 juillet 1916


Je voudrais adresser tous mes remerciements à Philippe Brocherez de Gueldre habitant de Pont-à-Mousson, rencontré via Geneanet, qui m'a aidé à identifier certaines photos, fourni quelques photos anciennes de Pont-à-Mousson, et pour s'être rendu aux archives pour consulter les registres d'état civil et militaire.

Je consacrerai un prochain article aux photos qu'il m'a aidé à identifier, et notamment le Fond des 4 vaux, où était situé un important cantonnement de poilus, dont mon grand-père André ALIBERT.

Je vous souhaite une très bonne année 2020

Jean-Paul ARNOUL 
 
Voir dans l'article 37 les compléments d'information obtenus sur la famille Ehré en novembre 2020.

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