Jules EMAILLE et Eugénie FAUQUETTE
Je vous propose cette semaine de revenir sur la famille EMAILLE-LEOTARD avec le couple Jules ÉMAILLE et Eugénie FAUQUETTE, grands-parents de Françoise, Patrice et Dominique ÉMAILLE.
Jules Gaston EMAILLE (Sosa 12)
Jules Gaston ÉMAILLE (1880-1966) |
Le grand-père paternel de Dominique, Jules Gaston EMAILLE, après une carrière militaire, pendant les 2 guerres mondiales avait
le grade de Colonel. Il s'est ensuite établi comme armateur à
Boulogne-sur-Mer, avant d'entamer sur le tard une carrière politique. Il
a été élu Maire de Saméon, puis nommé sénateur du Nord en 1959 à la
suite du décès de son prédécesseur, et ce jusqu’en 1965 où il ne fut pas
réélu.
La famille ÉMAILLE habitait dans une grande maison bourgeoise que sa grand-mère Henriette GRUSON. avait fait construire à Saméon (Nord), et où elle est décédée.
Maison de la famille Émaille à Saméon (59) |
24-1=12 Jules Gaston ÉMAILLE était le fils aîné de Gaston Émile Jules ÉMAILLE (1862-1943, Sosa 24), géologue et de Marie Catherine Joseph ROGIER (Sosa 25), née en 1860. Il est né à Landas (Orchies, Nord) le 26 septembre 1880 et décédé à Saméon (Orchies, Nord) le 26 septembre 1966, à l'âge de quatre-vingt-cinq ans, et inhumé dans la même localité.
Il s'est marié le 3 avril 1907 à Arras, avec Eugénie Louise FAUQUETTE (1886-1953, Sosa 13), fille de Louis Joseph FAUQUETTE (Sosa 26), domestique, né en 1859, qui l’a déclarée à sa naissance, et de Angélina Marie-Thérèse RAIMBAUX (Sosa 27), née en 1852. Ils eurent trois enfants, Robert en 1912, Jean en 1914 et Michel en 1921, ce dernier ayant intenté une action en justice pour récupérer le nom LEOTARD accolé à ÉMAILLE.
Il avait 2 sœurs et un frère :
- 24-2 Germaine Henriette ÉMAILLE née à Landas le 11/02/1883 et qui a épousé en premières noces Paul HIOT le 16/02/1901, puis en secondes noces Charles DAX, professeur de langues le 11/05/1914.
- 24-3 Paul Henri ÉMAILLE né à Landas le 03/04/1885, décédé à Paris IX le 21/11/1953, qui a épousé le 12/10/1914 Julie Jeanne QUINT, née en1887, décédée à Landas le19/07/1965.
- 24-4 Laetitia Marie Gabrielle, née à Landas le 02/01/1887 et qui a épousé Oscar DEHAINAUT, VRP, dont une fille Laetitia, épouse de Pierre APESTEGUY, homme de lettres, scénariste.
LE
Ascendance de Jules Gaston ÉMAIL |
Extrait du Dictionnaire des parlementaires français
EMAILLE Jules Gaston (1880-1966)
Sénateur du Nord de 1959 à 1965
Ancien sénateur de la Ve République
Élection le 5 mai 1959 (en remplacement de M. Maurice WALKER, décédé)
Fin de mandat le 1er octobre 1965 (non réélu)
Situation en fin de mandat :
Membre de la commission des affaires culturelles
Membre du Groupe des Républicains Populaires
Né en 1880, Jules Emaille se distingue par sa bravoure militaire au cours des deux conflits mondiaux. Officier d'artillerie pendant la Grande Guerre, il est nommé lieutenant-colonel du 97e Régime d'Artillerie en 1939. Ses décorations militaires sont nombreuses : il reçoit dans l'entre-deux-guerres la médaille de Verdun, la médaille de la Victoire, la médaille des Alliés, la Croix du Combattant et la médaille d'argent de la Mutualité. Officier de la Légion d'Honneur à titre militaire et élevé au grade de colonel, il est récompensé par la Croix de Guerre 1914-1918 (cinq citations) et la Croix de Guerre 1939-1945 (une citation).
Après la Première Guerre mondiale, il fait carrière dans le milieu industriel. Il occupe de hautes responsabilités et préside plusieurs conseils d'administration, dont celui du Syndicat du Froid de la France et de l'Union française. Il ne commence à s'intéresser à la gestion politique locale qu'à l'âge de 56 ans. Il devient conseiller municipal de sa commune Saméon. Il adhère également dans l'entre-deux-guerres au groupe des Républicains de gauche.
Après le second conflit mondial, il rejoint le Mouvement républicain populaire (MRP) et participe à la commission exécutive fédérale du MRP dans le Nord. Ce nouvel engagement militant l'incite à prendre de plus grandes responsabilités politiques. En septembre 1945, il est élu à 65 ans conseiller général du canton d'Orchies et le reste jusqu'en 1964. Il préside même le Conseil général du Nord d'avril à octobre 1955.
Âgé de 78 ans, Jules Emaille décide de briguer un mandat national. Il se présente donc aux élections sénatoriales d'avril 1959 en troisième position sur la liste d'action sociale, familiale et rurale présentée par le MRP. Il n'est pas élu puisque seuls Maurice Walker, sénateur sortant et Octave Bajeux obtiennent dès le premier tour deux des neuf sièges à pourvoir. Toutefois, suite au décès du premier quelques jours après l'élection, Jules Emaille est proclamé sénateur du Nord. Il fait son entrée au Palais du Luxembourg et intègre le groupe parlementaire des Républicains populaires.
Un état de santé fragile explique que son activité parlementaire soit assez réduite. Il n'intervient qu'une fois dans les débats parlementaires. Au cours de la discussion du projet de loi de finances pour 1962 sur les crédits consacrés à l'aviation civile et commerciale (1961), il demande que l'État rétablisse la subvention de deux millions de nouveaux francs nécessaire pour combler le déficit de la compagnie aérienne Air Inter. Il milite pour un meilleur partage de l'effort financier entre l'État et les collectivités locales afin de mettre en place un réseau aérien intérieur de qualité. Il soutient l'idée d'un développement des lignes transversales dans l'espace aérien français. Il s'agirait ainsi d'éviter d'accentuer la trop grande centralisation parisienne. Il cherche également à défendre les intérêts de sa région, le Nord, qui dans le domaine aérien a selon lui « la position la plus arriérée de notre monde occidental ». Or le développement de lignes aériennes intérieures lui semble être indispensable pour attirer les visiteurs et encourager l'essor économique de sa région.
Pendant son mandat, il siège à la commission des affaires culturelles, excepté en 1962. Cette année-là, il rejoint pour un an la commission des lois. En février 1960, il vote avec son groupe parlementaire pour le projet de loi autorisant le Gouvernement à prendre, par application de l'article 38 de la Constitution, certaines mesures relatives au maintien de l'ordre, à la sauvegarde de l'État, à la pacification et à l'administration de l'Algérie. En 1965, il vote également en accord avec les autres sénateurs du MRP le projet de loi portant réforme des régimes matrimoniaux et deux ans plus tard le projet de loi relatif à la régulation des naissances.
Très affaibli, Jules Emaille se présente sur la liste présentée par le Mouvement républicain populaire aux élections sénatoriales du 26 septembre 1965. Cependant, cette candidature n'a qu'une valeur symbolique puisque son nom figure en neuvième position alors que neuf sièges sont à pourvoir et qu'aux précédentes élections, la liste n'en a obtenu que deux. Il n'est pas réélu. Malgré ses problèmes de santé, il continue à exercer ses fonctions de maire de Saméon jusqu'à son décès survenu un an plus tard, à la veille de son 86e anniversaire.
Eugénie FAUQUETTE (Sosa 13)
Acte de naissance d’Eugénie FAUQUETTE (1886-1953) |
Ascendance de Louis Joseph FAUQUETTE |
Mention adoption d'Eugénie FAUQUETTE |
Mais qui est donc ce Séraphin PLAISANT ?
La famille PLAISANT
Eugénie FAUQUETTE serait en fait une enfant naturelle. En effet, selon la mention en marge de son acte de naissance, elle a été adoptée le 16 novembre 1907 alors qu’elle avait de 21 ans et ceci 7 mois après son mariage avec Jules ÉMAILLE, par Séraphin Ghislain Joseph PLAISANT, fils de Séraphin Guislain PLAISANT, agriculteur, propriétaire, né en 1802 et de Sophie Joseph PLAISANT, née en 1799, propriétaire également. On notera que les parents de Joseph ont le même nom de famille, probablement sont-ils cousins…
Joseph PLAISANT est donc très probablement son père biologique, qui souhaitait par cette adoption lui transmettre sa fortune, elle-même issue de ses parents, ceci avant son décès en 1908.
Il était agriculteur, propriétaire à Arras (Pas-de-Calais), et depuis 1880, membre de la chambre consultative d'agriculture de l'arrondissement d'Arras, membre du comité de surveillance et de perfectionnement de l'école pratique d'agriculture de Berthouval. Il a été nommé chevalier du Mérite agricole en 1889. (Paru au JO N° 152 du 6 juin 1889). C’était donc un notable.
Il avait une liaison dans les années 1880 avec sa domestique Angélina RAIMBAUX qui a toutefois épousé Louis FAUQUETTE, également domestique au domaine de Joseph PLAISANT. Ce mariage permettait certainement de préserver les convenances, notamment quand elle tombée enceinte de ses œuvres, et de s’occuper de sa fille naturelle et de sa mère qui est restée à son service.
Louis FAUQUETTE a quitté ensuite le service de Joseph PLAISANT pour occuper une fonction de receveur d’octroi à la frontière. On ne connaît pas la nature de leurs relations, mais on peut imaginer que la situation n’était pas confortable pour lui.
Joseph PLAISANT ne s’est jamais marié. Il est décédé en célibat le 24 avril 1908, en son domicile au 31, faubourg Rouville à Arras. Les témoins sont Jules ÉMAILLE alors sous-lieutenant au 5e régiment d'Artillerie, cantonné à Châlons-sur-Marne, mari de sa fille adoptive, et de Jules CROUFALT, préposé en chef de l’Octroi, où travaillait Louis FAUQUETTE.
Ascendance d'Angélina RAIMBAUX, mère d'Eugénie FAUQUETTE |
Jean-Paul Arnoul
documentaire trés interessant merci de ses renseignements complémentaires
RépondreSupprimerbrunelle jean claude