samedi 11 septembre 2021

39 - La famille Lestumier

Parmi les grands noms de la ville de Provins dont mes ancêtres ARNOUL sont originaires, je vous ai déjà parlé de la Famille LESTUMIER dans mon article n° 15 à propos des descendants de Jean ARNOUL (°1716 +1806).

Je vous propose de nous intéresser ici aux LESTUMIER père et fils, à partir de ce qu'en raconte l'écrivain Justin BELLANGER dans son ouvrage biographique "Ma famille", ainsi que des recherches effectuées par Alan RUBIN et Sophie DURVILLE qui ont acheté sa maison il y a quelques années et en réalisent actuellement la restauration, comme on le verra à la fin de cet article.

Louis Mathurin Lestumier (1745-1814)
Maître de Poste aux chevaux à Nangis en 1788

Louis Mathurin LESTUMIER (Le père)

Marie Adélaïde ARNOUL, septième enfant de Jean ARNOUL (mon aïeul, Sosa 128), a épousé en 1788 à l'âge de 18 ans, le sieur Louis Mathurin LESTUMIER qui avait déjà 43 ans. A l'occasion de cette union, il reçut de son oncle Thomas LESTUMIER, le brevet de Maître de Poste de Nangis (77370),  comme cela se pratiquait couramment entre les familles de Maîtres de poste au chevaux.

Ce LESTUMIER, bien qu'ayant obtenu une charge de Maître de poste à Nangis paraît avoir mené sa barque avec moins de bonheur que ses beaux-frères, eux même Maîtres de Poste, soit de Maison-Rouge, soit de Provins

En effet, Nicolas Victor ARNOUL, frère aîné de Marie Adélaïde, qui épousa en 1793 la fille du maître de poste de Chailly-en-Bière en 1793, conserva le brevet de Provins en prenant la suite de son père Jean ARNOUL, et dont le fils Victor, bienfaiteur de la ville de Provins, prit la suite au Poste de Provins en 1831. Son frère cadet Étienne ARNOUL contracta de son côté une alliance avec Marie Thérèse THOMASSIN en 1812, et obtint ainsi le brevet de la poste de Maison-Rouge. 

Le relais de poste aux chevaux de Nangis était situé sur la route de Paris, à son intersection avec la route de la Sablière, dans le quartier de la gare actuelle.

Louis Mathurin LESTUMIER eu de son union avec Marie Adélaïde ARNOUL, dix  enfants dont cinq qui vécurent.

Sa fille aînée, Elisa Adélaïde LESTUMIER est née à Nangis en 1790. Elle a épousé en 1810 à Nangis, M. Joseph BARDIN né à Montargis en 1787, fils de Jean-Baptiste BARDIN, maître de poste à Montargis. Joseph BARDINétait marchand de bois à Nangis. Ils eurent trois enfants, André, Émile en 1917 et Eugénie en 1920.

Louis Mathurin LESTUMIER est décédé à Nangis à 69 ans en 1814 et il laissa en mourant sa veuve et ses quatre enfants plus jeunes dans une situation des plus modestes.  Il laissait en effet ses deux filles Zélie (16 ans) et Euphrosine (11 an), ainsi que ses fils âgés de 18 et 15 ans.

Sa femme, Marie Adélaïde a alors fondé à Provins un établissement de lingerie qu'elle tenait avec ses deux filles. Euphrosine épousa plus tard un M. Plumard. De ses deux fils, le plus âgé, Théophile (18 ans) devint courrier de dépêches et mourut jeune à 39 ans, sans postérité.

Jean-Louis LESTUMIER (Le fils)

Le plus jeune, Jean-Louis Bernard, né en 1799 à Nangis et donc âgé de 15 ans au décès de son père, est celui qui nous intéresse plus particulièrement. Il vécut alors à Provins chez sa mère jusqu'à sa majorité.

Jean-Louis LESTUMIER entra en 1820 dans l'administration des contributions directes comme contrôleur. Il a par la suite contracté à 23 ans en 1822 un mariage fort avantageux sous le rapport de sa fortune ; sa femme Marie Éléonore Cécile, née BILLY, lui apporta une dot considérable pour l’époque. Mais Justin Bellanger nous rapporte que la pauvre avait autant de laideur que de bonté, ce qui n’était pas peu dire. Cette union demeura stérile. 

Il s'était installé avec sa famille dans une maison de Provins, au 9 place Saint Quiriace, bâtie sur les fondations de l'enceinte fortifiée de la ville haute, et dont nous reparlerons ci-après.


Les remparts de Provins par  Duviert, 1612
Bibliothèque Nationale


Il prit sa retraite de l'administration en 1841 alors qu'il était devenu contrôleur de première classe pour les cantons de Provins, Bray et Villiers St Georges.

Il est alors devenu très riche par les héritages combinés de sa femme morte en juillet 1851 et de sa mère Marie Adelaïde décédée en novembre de l’année suivante. Quatre jours après le décès de sa mère on voit en effet l’annonce de la vente de propriétés importantes dans la région  ayant appartenues à sa femme défunte.  
Avis de vente aux enchères des biens de Mme Lestumier

Justin BELLANGER, petit cousin de Jean-Louis LESTUMIER, nous donne encore quelques informations sur son caractère 
dans son ouvrage 

Sous l’apparence d’une dignité froide, Jean-Louis Lestumier cachait un grand fond de bonté. Il fit preuve à l’égard de ses sœurs Zélie et Euphrosine d’une générosité peu commune. Dès qu’il fut veuf en 1851, son premier soin fut de les recueillir toutes deux chez lui et de leur faire partager sans aucune réserve les douceurs de son bien-être personnel. Étant donné le caractère exceptionnellement grincheux des deux dames, on peut qualifier cet acte d’héroïque.

Après avoir dit adieu à l’administration, il put alors se créer à Provins une existence à la fois intelligente et agréable, en s'occupant de faire valoir le magnifique moulin de Bénard près de Longueville qui fut vendu aux enchères après le décès de sa femme. Il accepta diverses fonctions honorifiques notamment celle de directeur de la Caisse d’épargne pour lesquelles il avait une compétence spéciale, et celle de conseiller municipal. Le 10 février 1853, il fut nommé adjoint au maire de la ville de Provins, par décret impérial.

Mais ce qui l’intéressait avec le plus de passion, ce fut la culture de ses jardins de la ville Haute. Sa maison du cloître St Quiriace était splendidement située en face de la vallée de la Voulzie à l’emplacement de l’ancienne forteresse dite tour de Jannes. On sait que cette tour de Jannes fut au moyen âge un bastion enclavé dans le système général de la défense et qui, faisant partie du mur d’enceinte, couronnait la crête de la montagne Saint-Nicolas. Jean-Louis LESTUMIER n’attachait à ces ruines qu’un intérêt médiocre. Il eut pourtant assez de goût pour restaurer la salle gothique qui lui servait de salle à manger. 


Maison Lestumier entre les remparts et l'église Saint Quiriace à Provins
Gravure d'après Lina Jaunez, ca 1835

Mais, son vrai luxe et sa principale dépense c’étaient ses fleurs. Il avait construit à grands frais des serres hollandaises très convenablement aménagées. Il y cultivait avec succès les espèces les plus en faveur du moment. Son jardinier Théodore Jacques fut plusieurs fois lauréat dans les concours régionaux horticoles et ces petits triomphes faisaient l’orgueil de mon bon cousin. Hélas, son jardinier a du le quitter en 1863 à la suite d'une blessure reçue en essayant d’arrêter un feu dans la maison.  


Sans doute a-t-il dépensé le fruit de ses ventes sur ses serres luxueuses. Un descriptif détaillé d’une visite de la Commission d’Horticulture en Juin 1859 nous dit “qu’à force d’art M. Lestumier a triomphé de tout.¨ 

Rapport de la Commission d’Horticulture

Par M. Chalambel, juin 1859

      Messieurs,

    Il nous arrive parfois, habitants de la plaine que la beauté des sites n'a point blasés, de gravir les rampes de la Ville-Haute et de nous arrêter quelques instants sur le Rubis : derrière nous s'élève l'antique palais des comtes de Champagne, l'église de Saint-Quiriace et la vieille Tour (César); à gauche se déroule la Ville-Basse avec ses clochers, ses remparts ; à droite, la vallée de la Voulzie, ses eaux limpides, ses prés verts, ses frais ombrages, ses moulins ; à nos pieds, une pente abrupte et sauvage, brûlée par le soleil, desséchée par le vent.

    Un artiste aimerait sans doute à reposer de là sa vue sur ces pittoresques horizons, mais un amateur d'horticulture, moins courageux que M. Lestumier, aurait reculé devant une situation qui semblait présenter tant d'obstacles à ses travaux ; la nature avait tout refusé, il fallait tout créer. Là, peu d’espace, point d'eau, point d'abri, rien que le soleil. A force d'art M. Lestumier a triomphé de tout.

    Entrons chez noire habile collègue : une cour carrée précède la maison d'habitation, au lieu des pavés arides, c’est une mosaïque de fleurs, riante et embaumée ; les géraniums, les rosiers remontants, les giroflées de Mahon, les verveines couvrent le sol et ne laissent place qu'aux pieds du visiteur charmé. Les murs disparaissent sous les glycines et les bignones, tout autour de nous rien que le ciel et les fleurs dont la fraîcheur est sans cesse nouvelle.

    Le temps nous presse, il faut quitter ce charmant tableau, nous traversons la maison , nous voici dans le jardin véritable : neuf terrasses en amphithéâtre construites en solides murailles , retiennent les terres laborieusement accumulées, des espaliers, des vignes en treille et en berceau, soutenues par des charpentes légères en fer, en garnissent toute l’étendue ; les plantes d'orangerie et de serre tempérée qui supportent le plein air , trouvent derrière elles un abri protecteur. Des citernes nombreuses reçoivent l'eau des toitures ; des escaliers habilement ménagés facilitent l'accès d'une terrasse à l'autre. Sur la plus élevée adossée à la maison, règnent les serres construites sur les modèles les plus nouveaux et chauffées par les appareils à circulation d’eau chaude, là se trouent rassemblées les individus les plus les plus estimés de la culture artificielle : les palmiers les ananas, les bananiers, les orchidées, les cactées, les passiflores et tant d'autres dont l’énumération serait autant fatigante que leur vue a de charmes.

    Ces trésors, Messieurs, ne restent pas enfouis sous leurs abris, l’exposition de notre concours en présente un délicieux extrait. Lestumier est habitué à triompher partout où il les produit ; la société d’horticulture de France lui a décerné une médaille d'argent pour les cinéraires et les calcéolaires qu'il a produites à l'exposition de cette année.    

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Jean-Louis Lestumier est décédé en juin 1872 à l'âge de 73 ans, et ses biens furent vendus aux enchères. Sans doute que ses sœurs ont voulu se débarrasser rapidement de ses fleurs et de sa bibliothèque. Peut-être même que c’était son obsession qui les rendait grincheuses ! Une seconde vente a duré trois jours en février 1873. Les serres ont été vendus et démantelées en 1873 et 1874 par l’acheteur de la maison après son décès, un M. Dumant. Sa sœur Euphrosine épouse Plumard continua jusqu’à sa mort en 1886 de vivre dans la maison avoisinante au numéro 11 qui faisait partie de la propriété de Jean Louis de son vivant.


La maison du 9 place Saint Quiriace à Provins

Par Alan RUBIN. qui m'a contacté à la lecture de mon article n° 15 et avec son accord.

Nous habitons depuis huit ans dans la maison au 9, place Saint Quiriace, à ProvinsMarie-Adelaide a vécu avec son fils Jean Louis Bernard Lestumier. Depuis quelques années nous faisons des recherches approfondies afin de comprendre toute l’histoire de cette maison qui est fascinante. En effet la maison existante n’a été unifiée derrière les façades existantes qu’après la mort du fils de Marie-Adelaide, Jean Louis Bernard en 1871 et la vente conséquente de la maison à un M. Dumant en 1873. Jusque-là, elle était constituée de trois maisons accolées, construites sur les fondations de l’ancien château fort de Provins démantelé sur commande du Régent en 1720, qui ont été acquises par Jean Louis Lestumier le 12 septembre 1820. Lestumier a acquis des terrains annexes en 1827 qui forment aujourd’hui un grand jardin en cinq terrasses en contrebas de la maison. 

La maison Lestumier de nos jours vue de la Tour César

Depuis plusieurs années nous effectuons des recherches sur les origines et l’évolution de la maison qui sont très complexes. Il est prévu que la maison devienne un musée public d’ici deux ans et depuis plusieurs années nous effectuons des restaurations importantes. Dans ce contexte, la contribution de Jean-Louis Lestumier est cruciale. 

C’est certainement lui qui a fait créer la plus fascinante pièce dans la maison, le salon voûté qui occupe la partie haute d’une grande arche médiévale qui, à l’origine faisait partie de  la Tour de Gannes, aussi connue sous le nom de Tour des Maréchaux, construit aux alentours de 1060. La somptueuse architecture de la pièce, avec ses dix-huit placards, installée vers 1835,  m’indique qu’elle a été conçue comme cabinet de collectionneur et que Jean-Louis était certainement une personne de conséquence dans la vie intellectuelle de Provins de son époque. 

Malgré de longues recherches, nous avons toujours très peu d’information sur lui, hormis le paragraphe de l'ouvrage de Justin BELLANGER qui le concerne.

L’histoire de cette famille est assez balzacienne. Ce qui n’est pas surprenant, car Balzac visitait assez souvent la voisine de Jean Louis au numéro 1, place Saint Quiriace dans les années 1830 et publia "Pierrette" en 1840 au sujet d’une famille Provinoise. 

Il paraît que presque toute trace de la grande passion de sa vie, ses serres, a disparu dans les trois ans suivant sa mort. On ne voit aujourd’hui que quelques attaches en ferraille pour les serres, scellées dans le rempart, et des éléments d’un très complexe système de cuves d’irrigation, alimentées  à l’origine par les eaux pluviales provenant des toits de l’église Saint Quiriace. J’avoue que c’est moi qui en ai démoli les dernières traces, les fondations totalement dégradées du petit bâtiment qui contenait les fours à vapeur qui chauffaient les serres. Je mettrai à la place un joli bassin ancien et je planterai des nénuphars dedans en souvenir de M. Lestumier.

Il me reste toujours la question du splendide salon voûté et son vitrail, mais je redoublerai mes efforts pour comprendre les circonstances de la commande faite par Jean-Louis Lestumier. Il est possible qu'il n'ait entrepris les travaux, sans doute très coûteux, qu’après la vente des biens de sa femme en 1852, soit plus tard que je n'avais pensé auparavant.

C’est Jean Louis Bernard Lestumier qui nous intéresse, spécifiquement dans le contexte de la restauration de cette pièce exceptionnelle, dont on pense qu'il serait à l’origine de sa création. Il s’agit d’une bibliothèque/salon de collectionneur installée dans la partie supérieure de la grande arche médiévale qui était à la base de la célèbre Tour des Maréchaux construit en 1060, plus tard réduite en hauteur et incorporée dans le château fort visible dans le dessin de Duviert. 

La salle voûtée restaurée

Cette pièce est l’une des grandes curiosités architecturales françaises du dix-neuvième siècle. Nous en avons réalisé une restauration très soigneuse il y a déjà trois ans, mais il reste un détail très important que nous avons hésité à compléter, faute de preuves précises de son apparence d’origine. Il s’agit d’un vitrail en demi-lune dans un cadre de dessin moitié classique, moitié gothique. Il paraît que le vitrail lui-même a probablement disparu avant la fin du 19e siècle, car des vitres dans un cadre d’acier industriel ont été mises en place à l’extérieur du cadre d’origine pour rendre la pièce étanche, probablement vers 1900. Par miracle, en enlevant le cadre d’origine afin de le restaurer nous avons trouvé un petit morceau du vitrail d’une qualité exceptionnelle qui ne représente, hélas, que moins d’une centième de la surface totale du vitrail. De plus le cadre est en miettes et son dessin d’origine n’est pas tout à fait évident à cause du manque de toutes les barres intermédiaires. Depuis la découverte du petit morceau de vitrail, nous avons toujours espéré trouver dans une archive quelconque,  un dessin d’origine, une aquarelle du 19e siècle ou une photo prise dans la pièce elle-même avant la perte du vitrail, afin de nous permettre de faire une restauration authentique de ce qui était là. Hélas, aucune des images trouvées jusqu’à présent ne montre ce vitrail et son cadre.


Nous écrivons dans l’espoir que, par miracle, un lecteur aura accès au moindre indice qui pourrait nous aider, par exemple une photo de l’un de vos aïeuls dans la pièce avec le vitrail en arrière-plan, ou des correspondances concernant la construction de la pièce, etc. De plus, étant donné le caractère exceptionnel de cette pièce, nous espérons apprendre beaucoup plus sur Jean Louis Lestumier, car seul un homme très cultivé aurait pu commander une pièce aménagée avec un goût si éduqué. Nous pouvons supposer de plus qu’il faisait partie du cercle de savants et archéologues autour de Lelorgne de Savigny et Alexandre du Sommerard.

A plus long terme, la maison est destinée à accueillir un musée dédié aux instruments de musique anciens et nous espérons la restaurer avec la plus grande précision historique.

Nous espérons que cette demande d’information va susciter votre curiosité et nous vous remercions par avance de votre réponse aimable.

D'après Alan RUBIN, Juillet 2021

Toute personne qui, à la lecture de cet article aurait des informations complémentaires à nous communiquer au sujet de cette maison ou ce cette famille, est priée de contacter l'auteur de ce blog.

Jean-Paul Arnoul,
Septembre 2021

vendredi 12 mars 2021

38 - La famille PAILLEUX

En complément à mon article n° 13 sur Albert ARNOUL (Sosa 32), je vous propose quelques informations complémentaires sur les ascendants et la famille de sa femme Sophie PAILLEUX (Sosa 33).

La famille PAILLEUX

Nous n'avons pas beaucoup d'informations sur notre aïeule Sophie PAILLEUX, sinon qu'elle était la sœur de Nicolas Auguste PAILLEUX, connu en tant qu'agronome à Crosne.

Ma tante Jacqueline CERTES-ARNOUL dans son ouvrage Réminiscences disait de lui : 
"L'agronome PAILLIEUX, importa de Chine ce légume fin et délicat appelé crosne car il fut acclimaté à Crosne en 1882."
Cette phrase laissait un doute en ne précisant pas le prénom, et une confusion était possible entre le père Jean Auguste, et le fils Nicolas Auguste, à savoir lequel était agronome.

Ce doute a été levé par mes échanges avec un autre généalogiste Michel Bouchoule, qui a travaillé sur la généalogie des PAILLEUX.
 
Nicolas Auguste PAILLEUX (1812-1898)


En effet, cet article signé Jacques COLLIARD nous donne des informations nouvelles sur sa vie et son œuvre, et lève le doute définitivement sur le prénom :
 
Nicolas Auguste PAILLEUX a épousé Marie Joséphine SALATS, née en 1809.

Le père de Marie Joséphine dont le commerce périclitait entra en 1820, dans la société Paillieux & Renaudière qui faisaient dans la mousseline. Les deux jeunes enfants se connurent dans la boutique des deux cousins et se marièrent.

Nicolas Auguste Paillieux a ensuite géré l'entreprise Paillieux-Salats crée en 1840 à St Pierre les Calais (62), puis il prit sa retraite en 1871 pour se consacrer à ses recherches agronomiques dans la propriété familiale de Crosne (91). Il collaborait à « MAISON RUSTIQUE » et se passionnait pour la culture et l'usage de 250 plantes comestibles, peu connues ou inconnues.

Ses invités servaient de cobayes. Agé de soixante-dix ans en 1882, il fait venir de Pékin à la Société Nationale d'acclimatation quelques tubercules d'une plante de Chine septentrionale, qui arrivèrent pourris, sauf cinq ou six. Doutant du succès de l'expérience, Nicolas les planta et dès la première année eut une récolte suffisante. La deuxième année le rendement était de cent pour un et cinq ans plus tard il avait une récolte de trois tonnes. Grâce à des milliers de prospectus, la commercialisation fut un succès auprès des restaurateurs, et les commandes affluèrent de toute la France.

Ainsi furent connus « les crosnes » du nom de cette petite ville de l’Essonne ! La société Hédiard les prépare aujourd'hui comme des cornichons dans du vinaigre. A l'heure actuelle nous trouvons dans les supermarchés les « crosnes » à l'instar des pommes de terre ou des topinambours.

Le couple eut quatre enfants dont un fils qui, pas sérieux, sous Napoléon III fut expédié sous escorte de gendarmes à Madagascar, où on cherchait de la main d'œuvre. Ce fils Auguste revint en France en 1870, se maria et eut quatre enfants.

Une rue de Crosne porte son nom actuellement.

Nicolas Auguste PAILLEUX était donc industriel de la dentelle à CALAIS avec son beau-père SALATS, dans l'entreprise PAILLEUX-SALATS qu'ils ont crée en 1840 à ST PIERRE les CALAIS. Il a pris sa retraite en 1871, et s'est consacré alors à l'agronomie.

Il eut 4 enfants dont Auguste Épiphane qui a été envoyé à MADAGASCAR 
Parmi les autres enfants,  les deux sœurs célibataires ( Blanche et Lucie ) étaient membres de l'Action Française qui faisait chaque année un pèlerinage à Jérusalem sur le même bateau " La Nef du Salut"

Source Généanet : Michel Bouchoule (bouchoule)

Généalogie de Sophie PAILLEUX

Ascendants de Sophie et Nicolas Auguste PAILLEUX

Ces informations, ainsi que l'arbre graphique ci-dessus, sont extraites automatiquement par mon logiciel GENEATIQUE à partir de ma base de données généalogique. On notera que selon les sources, le nom de famille d'écrit PAILLEUX ou PAILLIEUX :

Sophie PAILLIEUX, Sosa 33, est née le 19 juin 1817 à Paris-IIIème (75), et décédée le 10 mars 1892 à Paris-Ier (75) à l'âge de 74 ans. 

Elle était la fille de Jean Auguste PAILLIEUX  (°1776 +1838), négociant à Paris, né en 1776, décédé le lundi 12 novembre 1838 à Belfort (90)  à l'âge de 62 ans, et d'Adélaïde Rose FOURNIER d'ÉVILLÉ  (°1787 +1827), née en 1787 à Paris-Ier (75), décédée le dimanche 8 avril 1827 à Paris (75)  à l'âge de 40 ans.  A sa naissance, ses père et mère étaient âgés de 41 ans et 30 ans. 
 
Sophie s'est mariée le jeudi 13 février 1840 à Paris-IIIème (75) à l'âge de 22 ans, avec Albert ARNOUL dit Léon, Sosa 32,. Il était avocat, né le 29 mai 1810 à Provins (77), et décédé le 11 septembre 1892 à l'âge de 82 ans. Lors de son mariage, il était âgé de 29 ans. 

Il eurent ensemble 4 enfants : 

 o Camille ARNOUL, né le 15 décembre 1840 à Melun (77), Industriel chimiste, époux de Blanche CAILLARD, dont 2 enfants.
 o Léonie ARNOUL, née le 9 novembre 1842 à Melun, célibataire, sans postérité
 o Cécile ARNOUL, née le 9 novembre 1845 à Melun, célibataire, sans postérité
 o Henry ARNOULSosa 16né le 28 novembre 1845 à Melun, époux d'Alphonsine URBAIN, dont 5 enfants, notre aïeul.

Jean Auguste PAILLIEUXSosa 66, père de Sophie était négociant à Paris. Il est né en 1776, et décédé le 12 novembre 1838 à Belfort (90) à l'âge de 62 ans. 

Il était le fils de PAILLIEUX Antoine (°1745),  né en 1745, et de DUFEU Jeanne Marie (°1748 +1807), née le 24 octobre 1748 à Paris (75), et décédée en 1807 à l'âge de 58 ans. A sa naissance, ses père et mère étaient âgés de 31 ans et 27 ans. 

Jean-Auguste s'est marié le mardi 24 janvier 1809 à Paris (75) à l'âge de 33 ans avec FOURNIER d'ÉVILLÉ Adélaïde Rose, née 1787 à Paris-Ier (75), décédée le dimanche 8 avril 1827 à Paris (75) à l'âge de 40 ans. Inhumée à Paris-XVIIIème (Montmartre). Lors de son mariage, elle était âgée de 22 ans. 

Ils eurent ensemble 6 enfants : 

    • Antoine Ernest PAILLEUX, né le 25 mai 1810, sans postérité
    • Nicolas Auguste PAILLEUX, né le 8 septembre 1812, époux de Marie Joséphine SALATS, dont 4 enfants: Auguste Epiphane, Marie Lucie, Marie Jenny et Marie Blanche.
    • Marie PAILLEUX, née le 20 février 1814, épouse d'Antoine Chéri MASSONEAU,
    • Victoire Pauline PAILLEUX, née le 8 février 1816, épouse de Jules GUIONIS,
    • Sophie PAILLEUX -1-, Sosa 33, née le 19 juin 1817, épouse d'Albert ARNOUL, Sosa 32, dont 4 enfants : Camille, Léonie, Cécile et Henry Sosa 16.
    • Pierre Ernest PAILLEUX, né le 18 novembre 1824, sans postérité.


Nicolas Auguste PAILLIEUX, frère de Sophie était industriel dans la dentelle de Calais. Ayant pris sa retraite, il se consacra à l'agronomie. Il est né le 8 septembre 1812 à Paris, et décédé le mardi 8 février 1898 à Paris-VIème (75), Rue de Médicis à l'âge de 85 ans
 
C'était le fils de Jean Auguste PAILLIEUX  (°1776 +1838), Négociant à Paris, et d'Adélaïde Rose FOURNIER d'EVILLÉ  (°1787 +1827). A sa naissance, ses père et mère étaient âgés de 36 ans et 25 ans. 

 Il s'est marié vers 1834 avec SALATS Marie Joséphine Epiphanie, fille de son associé.

Il eurent ensemble 4 enfants dont on ne détaillera pas ici la descendance.
 o PAILLIEUX Auguste Epiphane
 o PAILLIEUX Marie Lucie (Louise)
 o PAILLIEUX Marie Jenny
 o PAILLIEUX Marie Blanche

Antoine PAILLIEUX, Sosa 132, né en 1745, était donc le grand-père de Nicolas Auguste et de Sophie.
 
Il était lui même fils de PAILLIEUX Simon - 8 - (°1715 +1771), marchand mercier à Paris, né en 1715, décédé après le 26 janvier 1771  à plus de 56 ans, et de MICHELOT Marie-Louise, née vers 1720. A sa naissance, ses père et mère étaient âgés de 30 ans et d'environ 25 ans. 

         Il s'est marié avec DUFEU Jeanne Marie, Sosa 133, née à Paris (75) le 24 octobre 1748 et décédée en 1807 à l'âge de 58 ans. Elle fut inhumée le mercredi 15 avril 1807 à Paris-VIIIème (75) à l'âge de 58 ans. Elle était la fille de DUFEU Charles et de BOUILLETTE Jeanne.

 Il eurent au moins 1 enfant : 
 o PAILLIEUX Jean Auguste - 2 - Sosa 66, père de Sophie.


La famille FOURNIER d'ÉVILLÉ

Le grand-père maternel de Sophie, Jean-Baptiste Pierre FOURNIER d'ÉVILLÉ, (Sosa 134) est né en 1745. Il était Commissaire aux Guerres du Corps Royal de l'Artillerie du roi Louis XVI. Il a épousé le 11 novembre 1764 à Paris, Anne Catherine FERRY de MONTROLAND, née en 1746, elle-même fille de Pierre FERRY de MONTROLAND (Sosa 270),  négociant à Paris et de Marie Thérèse MESSAGER.

Le couple a eu au moins 2 enfants :
    • Pierre François FOURNIER d'ÉVILLÉ, propriétaire, rentier, né en 1777 à Versailles, mari de Marie Geneviève de BULLY
    • Adélaïde Rose FOURNIER d'ÉVILLÉ (Sosa 67), née en 1787 à Paris 1er, épouse de Jean Auguste PAILLEUX.
Il était propriétaire du château de la Grande Maison à Bures-sur-Yvette, comme l'atteste la plaque d'information disposée à l'entrée qui fait état de la disparition des petits canons qui lui appartenaient pendant la Révolution française. 

La Grande Maison à Bures-sur-Yvette en 2020


Dès 1402 existait ici le Moulin du Pont. Au XVIème le laboureur Jean Brément y construisit deux maisons et une grange. Sous le nom de "Maison Blanche" puis de "Grande Maison" la propriété passera de mains en mains. A la Révolution, la Garde Nationale de Gif enleva illégalement les trois petits canons de bronze du sieur Fournier d'Evillé, Commissaire aux Guerres

Le château de Maison Blanche s'appelait aussi château de Grande Maison, nom qu'il a conservé à ce jour. Il a été récemment restauré, et son parc est accessible au public depuis 1982, où l'ensemble a été cédé à la ville de Bures-sur-Yvette.
Le Moulin au Pont était alimenté par un ensemble de retenues d'eau et de vannes disposées sur le cours du Vaularon, affluent de l'Yvette.
Depuis sa restauration, il fait partie des locaux municipaux, et accueille un restaurant, Le Buron.

Voir l'article du Parisien sur sa restauration.

Ascendance d'Adélaïde Rose FOURNIER d'ÉVILLÉ

Adélaïde Rose FOURNIER d'ÉVILLÉ, Sosa 67, mère de Sophie, est née à Paris-Ier (75) en 1787 et décédée le dimanche 8 avril 1827 à Paris (75) à l'âge de 40 ans. 

Elle était la fille de FOURNIER d'EVILLÉ Jean-Baptiste Pierre (°1745 +1788), Commissaire aux Guerres du Corps Royal de l'Artillerie, né en 1745, décédé après 1788 à Paris (75)  à plus de 43 ans, et de FERRY de MONTROLAND Anne-Marie Catherine (°1746 +1794), née le samedi 12 février 1746 à Paris, décédée le vendredi 23 mai 1794 à Paris  à l'âge de 48 ans. A sa naissance, ses père et mère étaient âgés de 42 ans et 40 ans. 

Adélaïde Rose s'est mariée le mardi 24 janvier 1809 à Paris (75) à l'âge de 22 ans, avec PAILLIEUX Jean Auguste, qui était négociant à Paris, né  en 1776, et décédé le lundi 12 novembre 1838 à Belfort (90) à l'âge de 62 ans. Lors de son mariage, il était âgé de 33 ans. 

Deux enfants sont nés de cette union : 
 o PAILLIEUX Nicolas Auguste
Né le jeudi 10 septembre 1812 à Paris, époux de SALATS Marie Joséphine Epiphanie
Décédé le mardi 8 février 1898 à Paris-VIème (75), Rue de Médicis  à l'âge de 85 ans. 
 o PAILLIEUX Sophie, Sosa 33

Jean-Baptiste PierreFOURNIER d'EVILLÉSosa 134grand-père de Sophie était commissaire aux Guerres du Corps Royal de l'Artillerie 1, né en 1745, décédé après 1788 à Paris (75) à plus de 43 ans.     
Il s'est marié le dimanche 11 novembre 1764 à Paris à l'âge de 19 ans, avec FERRY de MONTROLAND Anne-Marie Catherine, ci-après.

Anne-Marie Catherine FERRY de MONTROLAND  Sosa 135, grand-mère de Sophie, est née à Paris le 12 février 1746, et décédée le vendredi 23 mai 1794 à Paris à l'âge de 48 ans. 
C'était la fille de FERRY de MONTROLAND Pierre, Sosa 270 (°1710 +1746), négociant à Paris, né vers 1710, décédé après 1746  à plus de 36 ans, et de MESSAGER Marie Thérèse, Sosa 271, décédée à Paris. 
 
Ils eurent ensemble deux enfants : 

 o FOURNIER d'EVILLÉ Pierre François, né en 1777 à Versailles (78), qui s'est marié le 28 avril 1825 à Paris, Eglise Saint Sulpice avec de BULLY Marie Geneviève FrançoiseIl est décédé le lundi 2 avril 1860 à Rueil-Malmaison (92)  à l'âge de 83 ans. (Source Généanet : Jean Luc MONDANEL (aymsix ) Généalogie de Bully)

 o FOURNIER d'EVILLÉ Adélaïde Rose - 3 - notre aïeule.

A ce jour, je n'ai pas trouvé d'informations plus anciennes sur les ascendants FOURNIER d'ÉVILLÉ. En effet l'acte de mariage entre Jean-Baptiste Pierre et Anne-Marie Catherine, le 11 novembre 1746, comme leurs actes de naissance, fait partie des archives de la Ville de Paris détruites par la Commune en 1871.

Je tiens particulièrement à remercier Michel Bouchoule  pour les informations qu'il m'a fournies. 
Il est présent sur Généanet et je suis en relations généalogiques depuis 2006, d'après nos premiers échanges de messages.

Jean-Paul ARNOUL,
Mars 2021