vendredi 11 octobre 2019

18 - Famille GÉANT-HOUEL - André GÉANT et Henriette HOUEL

Cet article sur "La famille GEANT-HOUEL" fait suite à l'article N°11  de ce blog "Ascendance d'André GÉANT", et à l'article N°16 sur les ascendants d'Henriette HOUEL. 



Le couple André GÉANT et Henriette HOUEL

Henriette HOUEL (Sosa 19)


Henriette Honorine Marie HOUEL est née le 26 mai 1872 à Marseille. Deuxième enfant d'Honoré Désiré Jules HOUEL, né en 1839, directeur de manufacture, viticulteur en Algérie, et d'Alice MARIGNAT de VERCORS née en 1850. À sa naissance, ses père et mère étaient âgés de trente-deux ans et vingt et un ans. Elle est décédée d'un cancer le 22 novembre 1943 à Bures-sur-Yvette, Essonne, à l'âge de soixante et onze ans. 


Henriette HOUEL, épouse GÉANT

A l'âge de sept ans, sa mère Alice étant décédée de la tuberculose, Henriette avait été placée dans une communauté religieuse à Paris au 31 boulevard des Invalides (actuel lycée Victor Duruy), où elle était grande pensionnaire, c'est-à-dire jeune fille perfectionnant son instruction en attendant le mariage. La sœur Marie GÉANT l'avait remarquée et sa communauté pensait que cette jeune fille à peu près abandonnée des siens ferait une bonne épouse pour son frère André.  C’est ainsi qu’André GÉANT connu sa future femme Henriette HOUEL.

 

André GÉANT (Sosa 18)


André GÉANT, père d’Alice ma grand-mère, était courtier d’assurance à l’Union (qui est devenue par la suite UAP). Il est né à Paris en 1865, décédé à Bures-sur-Yvette en 1952. Le couple habitait au 12, rue Bouchut à Paris XV° et avait une résidence secondaire "Villa des Chataigners", avenue de Mocsouris à Saint-Rémy les Chevreuse, avant d'acheter en 1933 la "Villa Irène" au 8 Boulevard Georges Seneuze à Bures sur Yvette, pour accueillir leur fille Alice et ses 5 enfants qui s'étaient réfugiés chez eux en 1928, mais ça, c’est une autre histoire que nous verrons dans un article dédié à son couple avec Henry ARNOUL.

André Jean Joseph GEANT


Henriette épousa André Jean Joseph GEANT en 1895 à Paris-VI°, à l'âge de vingt-trois ans, 3 enfants sont nés de cette union :
  • Marie Alice Renée GÉANT (Sosa 9), née en 1886 à Paris 6°, décédée en 1992 à Orsay, épouse en 1917 de Henry ARNOUL (Sosa 8), ingénieur électricien
  • Anne-Marie Louise GÉANT, née en 1897 à Paris 6°, décédée à Rennes en  1978, épouse en 1923 de Léopold NICOUL, industriel
  • Joseph André Ladislas GEANT-HOUEL dit "Jo", né en1901, décédé en 1980, ingénieur, époux en 1925 d'Isaline de MAISSIN
Anne-Marie, Jo et  Alice GÉANT en 1903

Jacqueline ARNOUL ép. CERTES nous raconte leur histoire dans Réminiscences à partir des journaux intimes d'Henriette et de sa mère Alice qu'elle à pu consulter :

Reprenons l’histoire de ma grand-mère Henriette que nous avons laissée si triste, abandonnée de tous, soit par mauvaise volonté, soit par la mort des siens. Ces tribulations et ces deuils lui laissaient une grande amertume. Au couvent, elle avait retrouvé un peu son équilibre. Ces dames étaient très bonnes pour elle, elles essayaient de lui faire supporter ses chagrins sinon de les lui faire oublier. La paix et la vie réglée lui avaient paru douces, mais ses études étaient terminées à Alger, les religieuses ne pouvaient plus la garder puisqu’elle n'avait pas, comme sa sœur Ludmille, la vocation religieuse.

Elle revint donc à Médéa avec son maigre balluchon, son maigre savoir, contente à l'idée de vivre aux côtés de son père, contente de retrouver le portrait de sa mère qui ornait un mur de sa chambre. Sa belle-mère ne voulait pas voir au salon le portrait d'Alice ; craignant que sa beauté ne fût ternie par celle d'une autre, elle l’avait fait reléguer au grenier et Henriette avait demandé à son père qu'il le lui fasse accrocher dans sa chambre.  Si contente soit-elle de retrouver Belle Fontaine dont elle gardait de si bons souvenirs, elle était anxieuse à la pensée de côtoyer sa belle-mère.

Alice MARIGNAT de VERCORS

Ses craintes ne tardèrent pas à être justifiées, car après quelque temps passé en famille, Alta Gracia tempêta, pleura, menaça, Henriette ne devait pas alourdir le budget familial, on avait bien assez de frais avec ses propres enfants... Je me doute qu'emportée comme j’ai connu ma grand-mère, elle a bien dû avoir avec sa belle-mère quelques explications orageuses qui retombaient toujours sur le pauvre Honoré, malheureux à l’idée qu'Alta Gracia ait pu être contrariée, mais incapable de lui tenir tête et de lui dire son fait. L’atmosphère pénible de la maison pesait de plus en plus à ma grand-mère.

Sa belle-mère prétendait vouloir se séparer de son mari ; puisque celui-ci prenait le parti de sa fille, c'est qu'il était contre elle. Henriette écrivait à son grand-père et lui parlait de cette vie intenable. Celui-ci l'invita à passer quelque temps chez lui. M. de JARCY, ami et voisin des HOUEL, insista pour la voir, il s’occuperait de son mariage. Cette idée de départ la ravit, mais son père se faisait tirer l’oreille, il se résignait mal au départ de sa fille. Lorsque le grand-père (Jules) HOUEL envoya cent francs pour payer le voyage de sa petite-fille, ce fut différent. Son billet fut pris le 20 août 1892. Elle s’embarqua le 25 accompagnée par deux religieuses du Sacré-Cœur d’Alger qui rentraient en France ne pensant pas qu’elle ne devait jamais plus habiter son cher Belle Fontaine. Le 30 août, elle retrouva son grand-père sur le quai de la gare de Paris pour l’emmener à Brunoy.

Après la vente de l'usine d'allumettes, ses parents étaient revenus à Paris, où les deux aînés de ses frères étaient nés et je pense que l'été la famille allait vivre chez le grand-père puisqu’elle dit : « Je retrouvais dans cette maison le souvenir de ma mère ».

Henriette fut très heureuse chez son grand-père qui la gâtait. Elle allait à Paris avec l'une ou l'autre amie du voisinage. Sa soirée de réveillon, le 24 décembre 1892, resta inoubliable comme elle le raconte dans ses souvenirs. Elle commença par « aller au spectacle, aux Folies dramatiques voir Miss Robinson, puis souper chez Margerie, et après danse jusqu’à quatre heures du matin ».  Elle portait une robe de sa mère qu'elle avait arrangée pour assister au mariage de Tito ALFAU, frère de sa belle-mère, le 2 juin 1892. Personne ne lui aurait payé une robe neuve, mais pour elle aucune robe ne serait plus belle que celle qu'avait portée sa mère.

L’année 1892 se terminait et Henriette suivait avec son amie Marguerite de JARCY des cours de littérature à la Sorbonne. Enfin, le 15 février 1895, M. de JARCY tint ses promesses ; il emmena ma grand-mère en grand mystère chez un prêtre pour lui présenter quelqu’un. Le jeune homme lui parut sympathique, mais l’affaire fut sans suite.

Entre-temps, par l’intermédiaire des dames du Sacré-Cœur où se trouvait Sœur Marie GÉANT, elle fit la connaissance de son frère André. C’est ainsi que le « Monsieur en noir » fit son apparition dans la vie d’Henriette qui, un peu superstitieuse, avait vu là le signe du destin.

En effet, André était en deuil de sa grand-mère et le noir était obligatoire pendant un an en de telles circonstances. Un peu corpulent, chauve et boitant légèrement à cause d'une petite infirmité à un pied, le prétendant n'avait rien d’un Adonis, mais Henriette le trouva sérieux, franc, plein de qualités de cœur. N’avait-il pas attendu ses trente ans pour finir de payer les dettes de son père avant de songer à lui ? Sa grande piété (il venait de faire un pèlerinage à Rome), son amour filial et son désintéressement puisqu'elle n’avait pas de dot firent poids dans la balance de son cœur.

Henriette avait présenté André GÉANT à son grand-père et celui-ci l'avait vivement encouragée dans son projet ayant jugé ce jeune homme sérieux et courageux, à défaut de fortune personnelle. Sa marraine, Mme Boyer, ses amis Zbyshewski, avaient approuvé son choix. Elle fit part de ses projets à son père, lui demandant son consentement à ce mariage. Celui-ci refusa tout net. Ce garçon n'avait aucun avenir, elle végéterait toute sa vie. Son ami, M. de JARCY l’avait renseigné et lui avait proposé un bien meilleur parti pour elle. Il s'agissait d'un nommé Marcel TOURETTE qu'Henriette connaissait bien. Elle avait été invitée plusieurs fois par sa mère qui aurait aimé que son fils l'épouse. Ma grand-mère n’appréciait pas du tout ce jeune homme sans situation occupé à pianoter toute la journée. Elle l’avait refusé.

M. de Jarcy qui avait essayé de mener à bien cette union se fâcha tout à fait avec Henriette. Il l’écrivit à son père qui à son tour prit la plume pour gronder sa fille, fit chorus avec son ami et sans connaître l'un ou l’autre de ces jeunes gens, lui interdit de revoir M. GÉANT. De plus, puisqu'elle refusait les propositions de mariage de M. de Jarcy qui ne voyait que son bien, il allait falloir qu'elle songe à gagner sa vie.

Henriette était effondrée. Son père lui annonça son arrivée à Paris, elle allait pouvoir se justifier, mais celui-ci avait déjà pris ses dispositions. Il avait trouvé une pension à Verrières chez des religieuses, dont le prix modique l'avait décidé. Elle y entra le 15 octobre 1895.  À Verrières, ce fut l’enfer pour elle ; si les religieuses étaient bonnes avec elle, ses compagnes étaient d'un milieu très ordinaire et se préparaient par ces cours d'enseignement ménager à devenir femmes de chambre. Elle souffrait de leur vulgarité, de plus elle avait vingt-deux ans alors que les autres n'avaient que quinze à dix- huit ans.

Le 4 janvier 1894, elle sortit, pour aller à Brunoy voir son grand-père qui venait d'être très malade. Elle se plaignit du froid ce jour-là. Il faisait 14° au-dessous de zéro, mais ce n'était rien comparé à l'hiver 1880 : la Seine était complètement gelée, les gens la traversaient d'une berge à l'autre et les marchands de marrons vendaient leurs cornets au milieu du fleuve. Henriette passa deux jours pénibles avec son grand-père. Par moments, il perdait la mémoire, se cognait la tête contre les murs sans se rappeler où il avait déposé son argent. Quand il allait mieux, elle le distrayait par une partie de dominos, puis regagna seule sa pension de Verrières.

On ne peut imaginer de nos jours, ce qu’était en 1894, ce voyage de quelques kilomètres. Grand-mère partait de bonne heure après le déjeuner et prenait à la gare de l’Est un train qui la laissait à Boussy-Saint-Antoine desservant Brunoy, elle n’arrivait à destination qu'à cinq heures du soir. Le vieillard était heureux d’être enfin entouré par quelqu’un des siens. Il n'avait pas été gâté en affection par ce fils qu'il avait tant aimé, qui était tout ce qui lui restait de sa femme adorée, la petite Sophie.

Il était resté fidèle au souvenir de son épouse, ne s'était jamais remarié. Il allait lui rendre visite au cimetière du Père-Lachaise où elle était enterrée dans le caveau de la famille BOODE.

Caveau de la famille BOODE au Père-Lachaise


À propos de ce caveau, j’ai retrouvé une correspondance plus ou moins acerbe, car il s'agissait d’argent pour l’entretien de l’édifice, entre mes grands-parents et Mme la Générale GODARD qui habitait un château dans l’est de la France et qui se disait parente. Elle avait fait faire un devis pour l’exécution de certains travaux, mais grand-père toujours méfiant à l’égard des membres de la famille de sa femme, avait refusé d'y participer et aucun entretien n'avait été assuré. Cette dame et ma grand-mère qui rêvaient d'y avoir leur sépulture ne sont pas enterrées à la Pomme de pin. Mon grand-père, Honoré HOUEL, mort en 1911 est le dernier en date.

Tout récemment j’ai lu un arrêté disant que les descendants des familles dont les tombes n'étaient pas entretenues devaient se faire connaître dans un certain délai, sinon elles tomberaient dans le domaine public. J’ai hésité un moment à me faire connaître, puis j'ai réfléchi que ce monument abandonné depuis sa construction coûterait les yeux de la tête à rénover et que, puisque L’État voulait s’en charger, qu’il s'en charge.

C'est au moment où ma grand-mère était si malheureuse à Verrières qu’elle avait constaté à quel point M. Ladislas Zbyshewski était un véritable ami et combien il prenait à cœur les intérêts des enfants et petits-enfants de ses excellentes amies, Mme de Vercors et sa fille Alice. Pour Henriette qui ne vivait que dans le culte de ces deux femmes, c'était un baume que ces conversations où l'on parlait de sa famille en termes si élogieux. À Belle Fontaine, son père évitait de parler de sa première femme de peur qu'Alta Gracia n'en prît ombrage.

M. et Mme Zbyshewski avaient deux filles, Wanda qui était de l’âge d’Henriette, et Jeanne, un peu plus âgée. C’était une famille d’officiers polonais qui avait fui, comme bien d’autres, la domination russe. Si leur fortune s'était quelque peu amenuisée depuis leur arrivée en France, leur bonne humeur n’en avait pas souffert et ils essayaient de communiquer un peu de leur gaieté à Henriette. Wanda avait depuis peu épousé un militaire français M. WAYNE d'ARCHE et avait deux délicieuses fillettes, Annie et Coca. Cette dernière plus connue de nous sous le nom de Madzia que grand-mère aimait beaucoup.

Chez les Zbyshewski, grand-mère retrouvait son confident, une statue de singe en bois taillée dans un bloc d’ébène bien brillant avec des yeux incrustés saisissants de vérité. Une chaîne découpée dans un seul morceau de bois retenait symboliquement l'animal qui tendait un plateau, également en bois sur ses deux mains allongées. Cette statue unique en son genre, mesurant environ un mètre vingt avait été offerte par Mme de VERCORS à ses bons amis polonais. Grand-mère avait bien connu ce singe chez sa grand-mère, lorsqu'elle était toute petite. Après la faillite de la Banque de Lyon de M. Zbyshewski qui le ruina, une vente aux enchères avait été faite de son mobilier et grand-mère put racheter cette statue dont mon oncle Jo a hérité [d'après mémoires de Zbyl].

M. Zbyshewski était outré de l’attitude d'Honoré vis-à-vis de sa fille, et il avait fait des démarches pour qu'elle quitte cette institution de Verrières où elle se déplaisait tant. Puisque son père semblait en faire une question d’argent, il avait obtenu des religieuses du Sacré-Cœur de Paris qu'elles prennent Henriette en qualité de grande pensionnaire, en ne payant que le quart de la pension habituelle et avait écrit à Honoré pour qu’il pardonne à sa fille, lui disant qu'il ferait une économie en la mettant au Sacré-Cœur.

Le grand-père HOUEL et Mme BOYER avaient écrit aussi insistant pour qu'Henriette épouse M. GÉANT. Devant une telle coalition, il ne pouvait refuser. Le 10 janvier, il vint chercher sa fille pour la conduire rue de Varennes. Son mariage l’intéressait également. Ses perpétuels besoins d'argent faisaient qu'il comptait bien « emprunter » à Henriette, qui deviendrait majeure par son mariage, sa part de rente de cinq mille francs légués par Mme de VERCORS à chacun de ses petits-enfants. Momentanément la paix fut revenue. Henriette avait retrouvé avec bonheur l’atmosphère de son cher couvent, où ses occupations n’étaient guère variées, entre le dessin et la broderie.

Bien que son père ne lui donnait jamais rien, Henriette avait tout de même un peu d'argent de poche. Sa part d'héritage déposée chez Me FABRE, notaire à Brunoy, lui donnait quelques coupons de dividendes qu’elle devait aller toucher dans une banque. Source de soucis pour elle qui devait toujours attendre un chaperon disponible pour l’accompagner, mais aussi source de joie puisque cet argent pouvait lui permettre de s’offrir quelques fantaisies vestimentaires et le remboursement de ses modestes dettes envers les religieuses.

Le 12 février, Marie, la gouvernante de son grand-père, lui écrivit que M. HOUEL était au plus mal. Elle partit aussitôt pour Brunoy. Le vieillard ne reconnaissait plus personne, il râlait, il était à l'agonie. Il mourut le 14 et fut enterré le 15 février 1894 au cimetière du Père-Lachaise dans la chapelle HOUEL, 54° division à proximité de la Pomme de Pin.

Son fils Honoré ne put le revoir. Il ne revint que le 19 pour régler la succession. La maison, les meubles tout fut vendu sans qu'Henriette puisse revoir une dernière fois tous ces chers souvenirs. Elle avait peut-être pu obtenir la petite miniature de Sophie BOODE à ce moment-là, puisque son père en avait une autre. Je suppose qu’Honoré avait retiré quelque argent de cette succession qui lui revenait en totalité, bien qu'on signalait la présence de Mmes BALLU et DUVERGER, ses cousines germaines (filles de Victor HOUEL), chez le notaire chargé de la succession. Cependant peu de temps après, ses ennuis financiers redoublèrent, sa femme, sa propriété, son gérant malhonnête, ses prêteurs et usuriers juifs, étaient autant de sangsues. La propriété ne rapportait jamais rien, une fois ce fut la grêle qui avait tout dévasté, une autre fois ce fut la faute du phylloxéra. Il semblait que son entreprise était un abîme financier.

En janvier 1895, il avait enfin réuni toutes les autorisations et procurations qui allaient lui permettre d’agir au nom des cohéritiers du domaine de Démerary et d’Essequibo. Il partit pour la Guyane «affronter la mer pendant cinquante jours » (aller et retour, je suppose). En avait-il fait des démarches depuis son mariage pour arriver à ses fins. Contacter tous les cousins était chose ardue, car ils étaient répartis dans toute l’Europe et de descendance fort nombreuse. Était-il vraiment l'homme de la situation ? À mon avis il était le dernier à choisir pour une telle mission. Les commissaires du gouvernement se refusèrent à payer quoi que ce soit. Un magistrat prétendit vouloir l’épauler. Il avait pris un bon avocat, mais la procédure pouvait durer des années, la cause n’était pas bonne. Il fallait s’y prendre plus tôt, avoir des correspondants sur place qui prennent les intérêts de la famille. En attendant, il avait de grandes préoccupations pour vivre et cherchait à grand-peine à donner des leçons de piano. Il avait trente dollars à payer pour son mois, mais il n’avait pas un sou. Ses habits commençaient à s'user, il avait dû s’appliquer à faire quelques reprises lui-même.

Il fut très ému en pensant à ce qui aurait pu lui arriver : le bateau sur lequel il s'était embarqué de Saint-Nazaire s’était perdu sur les côtes du Venezuela. Les passagers avaient pu se sauver sur les chaloupes du steamer, mais les bagages, le courrier, les marchandises, tout avait été perdu.
Il habitait une petite chambre sur cour et prenait ses repas dans une famille espagnole du Venezuela : « Ce sont les pauvres qui sont toujours les plus hospitaliers et les plus généreux » écrivait-il.
Le mari travaillait dans une fabrique de cigares, sa femme était toujours malade et les soucis qu'ils avaient pour vivre n’étaient pas faits pour lui rendre la santé. Il raconte :
« L’autre jour en arrivant à 5 heures, j’ai vu que le dîner n'était pas encore prêt, j’ai deviné qu’il n’y avait plus d’argent. Heureusement, il me restait deux schillings avec lesquels tout le monde a pu dîner. »

Le 9 mai, il était toujours à Georgetown envisageant son retour et n'espérant que faiblement de toucher son dû. Le 15 juin, une lettre datée de Médéa nous apprend qu'il est revenu chez lui. C’est à ce moment que ressort une affaire peu claire que je m’explique ainsi :

Mme de Vercors passait pour être riche, mais elle savait sa fille très malade et pensait que ses petits-enfants, avec un père prodigue comme il était, risquaient de manquer d'argent quand viendrait leur tour de s’installer dans la vie. Elle avait fait un testament leur léguant sa fortune qu'ils ne pourraient toucher qu’à leur majorité ou mariage. Cet héritage comprenait une ferme sise à Toucemi en Algérie. Honoré, toujours en quête d’argent, bon pigeon pour les usuriers juifs, avait pris une hypothèque de dix-huit mille francs sur cette propriété qui n’en valait que douze mille. Le notaire fit signer un papier à Henriette, et son père crut que c’était pour acheter la ferme à bon compte pour elle-même à son insu. Opération qui aurait pu être intéressante, mais que jamais Henriette n’aurait eu l'idée de pratiquer. Il fallait trouver cinq mille francs pour lever l’hypothèque et garder la ferme. L'aîné des frères d’Henriette, Honoré Ladislas, ému par les larmes de son père écrivit à M. Zbyshewski trois lettres plus pathétiques les unes que les autres lui assurant sur l’honneur qu'il lui donnerait son titre de rente dès sa majorité. Il signait Ladislas pour émouvoir son parrain qui portait son nom. Le brave Ladislas fit un emprunt pour sauver son filleul du désespoir où cette situation le plongeait, mais il ne fut jamais remboursé.

Les frères des Écoles chrétiennes qui élevaient Honoré Ladislas et son frère Christian gardaient ces titres de rente et sans doute les dividendes servaient-ils à couvrir les frais de leur pension. Le directeur refusa de s'en dessaisir. Au décès de son fils dans la mer de Chine, Honoré aurait bien pu rembourser son ami puisqu’il pouvait enfin toucher cette part d’héritage. Il avait sans doute des dettes encore plus criantes. À la mort de chaque enfant, leur père pouvait hériter de sa part d'héritage et c’était promptement dépensé. Ma grand-mère nous racontait son étonnement d'enfant constatant que son père était riche après chaque enterrement. Il leur payait généreusement babioles ou vêtements.

Aucun des enfants d'Alice n'a profité de la prévoyance de leur grand-mère à leur égard. Tout a été englouti par leur père à cause de sa deuxième femme et surtout à cause de son incompétence. Grand-mère avait toujours été pleine de bonne volonté à l’égard de son père et lui aurait bien donné tout ce qu'elle avait pour le voir heureux, elle l’aimait beaucoup malgré la triste jeunesse qu'elle avait eue dont il était en partie responsable.

Son mariage avec André GÉANT a eu lieu le 26 mai 1895. Son père revenait tout juste de Guyane, il ne s'était pas dérangé, pas plus qu’aucun membre de sa famille. Après tant de deuils, tant de chagrins, tant de solitude, Henriette allait enfin trouver une famille solide, un entourage qui ne la changera pas de l’atmosphère pieuse du Sacré-Cœur à laquelle elle tenait avant tout. Elle allait trouver avec mon grand-père la stabilité qui lui avait fait défaut.

Les jeunes époux habitèrent d’abord un cinquième étage au 44, rue de Verneuil, puis descendirent au premier étage de cette maison. Quelque temps après, ils déménagèrent encore pour aller rue Barbet de Jouy, rue lugubre qu’ils quittèrent dès que leurs moyens le leur permirent. À cette époque, les appartements vacants n'étaient pas rares, les Parisiens déménageaient très souvent, soit pour se rapprocher de leur travail ou de leurs amis, soit parce que l’amélioration de leur situation exigeait un standing de vie correspondant. Témoin les parents GÉANT qui, en cherchant un appartement pour leur fils, furent séduits par un logement 25, rue de Fleurus très peu pratique puisque les pièces étaient en enfilade et situé au cinquième étage sans ascenseur naturellement. Ils quittèrent donc la rue d'Assas où ils avaient habité longtemps. Après la mort de ses parents, tante Louise vécut rue de Fleurus jusqu’à son décès en 1956. Henriette savait s’habiller à peu de frais, elle avait un don pour orner ses toilettes d'un morceau de ruban ou de dentelle, pour donner un peu de fantaisie à la moindre robe. Elle savait donner à ses cheveux châtain légèrement roux le gonflant à la mode rehaussant ainsi la fraîcheur naturelle de son teint.

Louise et Clotilde qui gardaient leurs cheveux en bandeaux à l'ancienne mode et leurs robes ternes sans garnitures s'en alarmèrent et décrétèrent que leur belle-sœur était dépensière. Elles en firent part à leurs sœurs religieuses qui crurent bon d'écrire à leur frère pour lui confier leurs inquiétudes, lui rappelant combien elles avaient souffert d’impécuniosité, qu'Henriette était comme son père, un panier percé, qu’il était de son devoir de lui restreindre l’argent du ménage. Grand-mère, curieuse, lut la lettre qu'on ne lui montrait pas et s’en irrita. Grand-père n’avait jamais été diplomate pour parler des choses ennuyeuses et ce qu’il dit pour essayer de justifier sa famille auprès de sa femme, la mit fort en colère.

Elle se plaignit amèrement que ses belles-sœurs n’avaient pas à s'occuper de son ménage, qu’ils les voyaient bien trop souvent. L’occasion était belle pour espacer les visites. Ces déjeuners du dimanche chez ses beaux-parents lui déplaisaient au plus haut point. Elle ne pouvait parler de ceux qu’elle aimait, de ses chères disparues, de son père, de ses amis sans qu’un concert de critiques ne s’abatte, et cela elle ne pouvait plus le supporter.

Sa première grossesse fut un excellent motif pour espacer les visites rue de Fleurus, et Henriette en profita pour renouer avec ses amis. La pensée de cet enfant qui allait naître l’accapara tout entière, il ne fut plus question que de layette. Henriette était adroite, elle savait tenir une aiguille depuis l’âge de quatre ans et la broderie était son passe-temps favori ; les petits vêtements furent prêts à temps.

La naissance d'Alice, le 17 novembre 1896, mit un peu de baume dans tous les cœurs et apaisa momentanément les discordes. Mais quelle déception ! Le bébé était une fille ! La chère Wanda était auprès de son amie et se vanta souvent d'avoir passé au bébé sa première chemise. Une deuxième fille, Anne-Marie, naquit onze mois plus tard, le 29 octobre 1897, prématurément à sept mois de grossesse. Pauvre petit être minuscule dont les oreilles n'étaient pas terminées et qui fut aussitôt enveloppé dans du coton. À trois mois, elle eut un très gros abcès dont elle garde encore la cicatrice. Elle resta fragile toute sa vie, ce qui ne l’empêchera pas de fêter l'année prochaine, ses quatre-vingts ans.
Henriette GÉANT et Alice

Enfin, le garçon tant désiré fit son apparition le 25 août 1901. C'était un très bel enfant qui faisait honneur à ses parents que l’on prénomma Joseph. La situation d’André, très apprécié à l’UNION, s'était sensiblement améliorée à cette époque.

Au début de leur mariage, mes grands-parents n’avaient qu’une bonne à tout faire. À présent, malgré leur déménagement pour aller habiter au 12, rue Bouchut dans le 15° arrondissement, un immeuble plus cossu, les finances permettaient deux bonnes et à la naissance de mon oncle, on prit même une nounou alsacienne portant tablier blanc, bonnet de lingerie à longs rubans sur une robe violette, couleur préférée de ma grand-mère. La nounou allaitait le bébé, le promenait, exigeait bonne nourriture et bonne bière et ne s’abaissait à faire aucune tâche ménagère.

Heureux temps ! Belle époque ! Où en sommes-nous, femmes de cette fin du XX° siècle, obligées non seulement de soigner les enfants et de les instruire, mais de faire les courses, de confectionner ou de raccommoder les vêtements, de faire la cuisine, de travailler au bureau ou à l'usine toute la journée pour joindre les deux bouts et, en plus être fraîche et jolie pour accueillir son époux le soir !

Alice, ma mère, n'était pas gâtée par sa mère, elle était très sévère avec elle, ne lui prodiguait aucune caresse ni cajolerie aussi lorsque la famille allait rue de Fleurus, Alice se précipitait sur sa grand-mère GÉANT (née Marie MILLET) qui l’embrassait et la prenait sur ses genoux, ce qui agaçait prodigieusement ma grand-mère. Une fois, cette grand-mère GÉANT avait offert à ses petites-filles des parapluies dont le manche figurait une tête de chien au museau effilé. Ma mère, en promenade, avait la manie de sucer cette tête de chien. Une passante la bouscula une fois et elle eut l’amygdale crevée. Grand-mère en voulut à sa belle-mère d'avoir acheté ces parapluies dangereux pour des enfants et les supprima.

Marie MILLET épouse GÉANT


Deux ans avant sa mort, la pauvre grand-mère GÉANT eut une attaque qui la laissa paralysée. Clouée au lit, elle ne pouvait parler et n’articulait que des sons informes ce qui impressionnait beaucoup Alice. Sa mère en profita pour supprimer la corvée des repas dominicaux.


Que dire de la famille GÉANT ? Les gens heureux n’ont pas d'histoire. La vie réglée de mon grand-père, assujetti sans qu’il en souffre à la ponctualité, ne changeait pas tellement ma grand-mère de la vie soigneusement minutée du couvent et c’est ainsi que les années passèrent sans imprévus et sans heurts. Ma mère souffrait, sans être jalouse, de voir que sa sœur retenait mieux ses leçons, réussissait mieux ses dessins bien qu'elle soit, en revanche, beaucoup plus douée qu’Anne-Marie pour le piano. Elle aurait pu et aimé suivre les cours du Conservatoire, mais ma grand-mère refusa, car elle craignait que le milieu ne soit pas convenable pour sa fille.

Leur mère leur faisait-elle à chacune un vêtement qu'elles portaient rigoureusement identique. Il tombait bien pour Anne-Marie, mais n'allait jamais à Alice si bien que, lorsqu’elle présenta mon père à sa famille, elle n'eut qu'une peur c’est qu’il ne trouvât sa sœur beaucoup plus à son goût puisqu'elle était tellement mieux qu'elle. Il n’en fut rien.

Les deux sœurs avaient changé plusieurs fois d'établissement scolaire, cependant elles firent leur première communion au Sacré-Cœur, boulevard des Invalides, puis passèrent quelque temps au Sacré-Cœur de Conflans, où elles retrouvèrent Blanche LE JARIEL.

Jo fut élevé au Collège Stanislas à Paris. Leurs vacances d'été se passaient la plupart du temps à Lion-sur-Mer où ils louaient la même maison et où ils retrouvaient la famille Zbyshewski.

Grand-mère eut l’occasion de revoir Belle Fontaine en allant assister avec grand-père au mariage de son demi-frère Philippe HOUEL qui épousa à Alger le 5 octobre 1911, Paule Marie Bouvier de LA MOTTE. Elle aurait aimé revoir les souvenirs de son père, son bureau avec sa belle collection de deux mille cinq cents volumes qu'il tenait de son grand-père BOODE. Elle aurait bien voulu retrouver ses livres d'enfant, car, si leur père leur donnait un livre, il le reprenait dès qu’il était lu avant qu’il ne soit abîmé pour le mettre dans sa bibliothèque et on ne le revoyait plus. Ils allèrent bien à Belle Fontaine, mais sa belle-mère lui refusa l’entrée du bureau de son père, prétextant qu'il ne fallait pas profaner ces lieux où son mari avait passé une partie de sa vie. Grand-mère ne put rien reprendre de ses affaires. Grand-père lui reprocha de ne pas avoir eu le courage de braver sa belle-mère. 

Philippe, après son mariage, envoya à la demande de sa sœur le portrait de Renée à trois ans. Le tableau avait été mal emballé, la paille était passée entre le verre et le pastel et grand-mère dut le faire retoucher par un artiste. Le portrait de sa mère où elle est représentée grandeur nature assise à sa coiffeuse lui avait été envoyé par son père avant 1911, date de son décès.

Portrait de Renée HOUEL


Lorsqu’Alice eut quatre ans, elle avait dans sa classe une petite fille de son âge Blanche LE JARIEL. Les mamans qui venaient chercher leur fille sympathisèrent et Blanche fut l’amie de toujours. Son frère Xavier, de l’âge de Jo, fut également son grand ami. Ils ne se brouillèrent qu’à dix-neuf ans étant tombés amoureux tous deux de la même jeune fille de seize ans, Isaline de MAISSIN qui devint notre tante.

Les deux demi-sœurs de ma grand-mère n’eurent pas de chance avec leurs époux :

  • Sophie épousa à Médéa, le 29 juin 1904, un anglais, Herbert ALLCARD, capitaine de l'armée d’infanterie algéro-marocaine. Il fut tué au combat le 15 novembre 1914 laissant quatre jeunes enfants : Georges qui mourut du croup à trois ans, une fille Lily et deux jumeaux Robert et Bertie (Herbert) qui naquirent après la mort de leur père. Tante Sophie fit un petit séjour à Bures, puis retourna à Casablanca où elle mourut en août 1956. 

  • Isabel épousa à Paris, le 25 juillet 1914, Guilo comte CROTTI DE ROSSI DI COSTIGLIOLE, noble italien administrateur colonial au service de la France. Il fut tué au combat à Charleroi le 25 août 1914, un mois après son mariage ne sachant pas que sa femme attendait un bébé. La pauvre tante  Isabel ne connut que trois jours de bonheur, son fils Guy fut sa seule raison de vivre. Elle mourut fort âgée en 1975. Nous avions été lui rendre visite à Biot près de Cannes où elle habitait une maison curieuse, faite de quatre pièces les unes au- dessus des autres. La salle de bains avait été rajoutée par elle sur la terrasse. 

Grand-père (André GÉANT) avait fait ses études à l'École Saint-Nicolas, rue de Vaugirard où les écoliers de sa génération étaient élevés à la dure. Il avait gardé de bonnes relations avec ses anciens camarades et avait invité quelques-uns d'entre eux à déjeuner chez lui. Grand-mère ne voulut pas les revoir les jugeant trop ordinaires. Grand-père, peu contrariant, avait renoncé à recevoir ses amis chez lui, mais, jusqu'à un âge avancé, il ne manqua jamais le banquet annuel de l'école qui réunissait les anciens élèves. Il faisait la comptabilité d’une œuvre de bienfaisance, le Musée Social, 5, rue Las-Cases ainsi que celle des dominicains qu’il appelait « Les petits pères ››. À l’exemple de son père, il faisait ces travaux bénévolement.

Son poste devenu important à l’UNION le faisait voyager parfois à l’étranger. Il allait parfois à Londres où il était reçu par son ami belge M. CONRADI pour qui il avait obtenu un bon emploi de la compagnie. Il faisait un petit crochet par l'île de Whight, où se trouvait sa sœur Jeanne au Sacré-Coeur dans une propriété magnifique possédant une plage ! Il rapportait à ses enfants de jolis livres illustrés dont l’anglais était facile à comprendre et Anne-Marie se faisait une joie de copier ces dessins ravissants dont les Anglais avaient le secret.

Grand-père était allé souvent en Italie aussi. Le pape l’avait décoré de l'ordre de Saint-Grégoire-le-Grand à je ne sais quelle occasion et cela lui valait un ruban à la boutonnière. Il avait même été reçu en audience particulière avec grand-mère par Sa Sainteté et nous disait qu’il avait fait recommander aux prières de l’Église toute sa famille, mais que pour la génération suivante, ce serait à nous de le faire. C'est ce qui m’a engagée à aller à Rome pour l’année jubilaire en 1975. J’avise également tous ceux qui me liront que tous les membres de la famille, vivants et défunts, ascendants et descendants, proches collatéraux qu'ils sont affiliés à perpétuité à l’association de la médaille miraculeuse.

Si grand-mère avait eu le cœur brisé par un jeune officier qui avait correspondu avec elle et avait rompu, elle n’eut pas à regretter son mariage avec grand-père qui toute sa vie chercha à lui faire plaisir. Il n'eut pas non plus l’occasion de se plaindre d'elle, à moins qu'il n’ait souffert de son autoritarisme. Cependant si lui-même avait été plus décidé, elle l'aurait peut-être été moins. Elle était économe sans être pingre et savait se contenter de ce qu’elle avait. Sa principale occupation était la broderie. Elle entreprenait des ouvrages de longue haleine dont elle faisait le dessin. Le nombre de dessus-de-lit, de tapis de table, de napperons, de linge de maison brodés à la perfection est incalculable et ils font preuve de sa grande constance. Elle savait recevoir, les repas qu'elle composait pour ses amis étaient excellents. Sa conversation était animée, mais je ne l'ai jamais vue aussi gaie que quand elle recevait Wanda et son mari. Son passé restait pour elle le meilleur souvenir de sa vie.

En 1924, mes grands-parents achetèrent une villa à la campagne, à Saint-Rémy-lès-Chevreuse. C’était la grande banlieue à l'époque. Il fallait une heure et quart pour y arriver en prenant un train à vapeur poussif qui partait de la gare du Luxembourg en passant par Denfert-Rochereau. Ma grand-mère avait toujours rêvé d’une maison de campagne, comme tout Parisien qui se respecte et elle dut attendre vingt-huit ans pour réaliser ce souhait. La maison en meulières avait quatre pièces, elle était petite, mais le jardin était grand : trois mille mètres carrés, je crois, et très bien entretenu par un jardinier appelé M. GELÉ qu’ils conservèrent. Cette propriété était située en bordure de forêt dans un quartier qui portait le nom curieux de MOCSOURIS, parmi des châtaigniers. « Les Châtaigniers » était d'ailleurs le nom de la maison. 


Henriette et André Géant, 1927 à Saint Rémy-lès-Chevreuse.



Descendance d'André GÉANT et Henriette HOUEL

Famille GÉANT-HOUEL
 Les enfants et petits-enfants d'André et Henriette furent les suivants :
  • 18-1 Marie Alice Renée GEANT (Sosa 9), née en 1886 à Paris 6°, décédée en 1992 à Orsay, qui épousa en 1917, Henry Joseph ARNOUL (Sosa 8), ingénieur électricien, dont 5 enfants :

    -  9-1 Jacqueline ARNOUL, née en 1918, décédée en 2007, qui a épousé en 1943 Charles CERTES, né en 1909 , décédé en 1984, dont 4 enfants

    -  9-2 Bernard André Joseph ARNOUL (Sosa 4), né en 1919, décédé en 2012, qui épousa en 1952, Janine Rolande ALIBERT (Sosa 5), née en 1928, décédée en 1982, dont 7 enfants,

    - 9-3  Jean ARNOUL, né en 1921, décédé en 1976, qui épousa en 1951, Simone HOUSSEAU, née en 1925, décédée en 1988 , dont 2 enfants,

     -  9-4  Geneviève ARNOUL  ° 12/02/1922, célibataire, sans enfant, 

    -   9-5  Guy ARNOUL, né en 1923, décédé en 1996, qui épousa en 1948 Micheline COHEN, née en 1931, décédée en 2011, dont 3 enfants. 

  • 18-2 Anne-Marie Louise GEANT, née en 1897 à Paris 6°, décédée à Rennes en  1978, qui épousa en 1923, Léopold NICOUL, industriel, né en 1889, décédé en 1949, dont un fils :

    -  18-2.1  Hervé NICOUL, né en 1924, décédé en 2009, qui épousa Jeanne DIERAS en 1948, décédée en 2005 , dont 6 enfants ; 

  • 18-3 Joseph André Ladislas GEANT-HOUEL dit "Jo", né en1901, décédé en 1980, ingénieur, qui épousa en 1925, d'Isaline de MAISSIN, née en 1904, dont 4 enfants : -   18-3.1  Chantal GEANT-HOUEL, née en 1925, décédée en 2013, qui épousa en 1950, Michel BONNET, dont 5 enfants,

      -   18-3.2  Christian GEANT-HOUEL, né en 1927, décédé en 1963, qui épousa en 1952, Suzanne PIERRONNET, née en 1930,  

     -   18-3.3  Odile GEANT-HOUEL, née en 1929, qui épousa en 1955, Francis BREUILLAC, dont 3 enfants,

     -   18-3.4  Marie-Christine GEANT-HOUEL dite Kitty, née en 1934, qui épousa Bernard MAULBON d'ARBAUMONT, dont 3 enfants.

Alice et Anne-Marie GÉANT vers 1916

Dans mon prochain article, je vous raconterai l'histoire d'Alice GÉANT et de son couple malheureux avec Henry Joseph ARNOUL notre grand-père.


Jean-Paul Arnoul

2 commentaires:

  1. l'association de la Médaille Miraculeuse... au terme de ma première lecture je découvre qu'il me reste 1103 pages à lire pour bien en comprendre le sens... et l'implication.
    Comment se fait-il que nous n'en sachions rien, ma mère n'en a jamais fait allusion ?!?

    Aussi, je suis étonné de n'avoir jamais entendu parlé des cousins Géant-Houel qui sont pourtant très proche des ARNOUL... en as-tu connu ?

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  2. Mon père m'avait parlé de cette adhésion familiale à la médaille miraculeuse, et avait un certain nombre de petites médailles en aluminium dans un tiroir.
    Je n'ai pas connu André Géant qui est DCD un an avant ma naissance. Par contre j'ai bien connu la sœur de grand-mère Anne-Marie Géant ep. Nicoul et un peu son frère l'oncle Jo.

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