vendredi 4 octobre 2019

17 - Famille BOODE - Ascendants de Sophie BOODE ép HOUEL

Je vous propose ici un article sur les descendants de Johann Frederik BOODE que nous connaissons bien grâce au travail de deux généalogistes B.J. Buma et Le Jonkheer D. W. Sickinghe qui ont publié un ouvrage consacré à la famille BOODE en 1964.

English translation of this post here

La famille BOODE : Ascendants de Sophie Eulalie BOODE ép. HOUEL

Johan Frederick BOODE (Sosa 308)

Johan Frederick BOODE (1733-1796)
L’ouvrage de Buma & Sickinge a été repris par ma tante Jacqueline Arnoul ep. Certes dans son ouvrage «Réminiscences» dans le chapitre relatif à notre aïeule Sophie Eulalie BOODE, épouse de Jules HOUEL.


Extrait de Réminiscences :

Il fallait remonter à 1749 pour apprendre qu’un certain Johan Frédéric BOODE né à Blankenberg au Brunswick (Allemagne) le 17 février 1733, luthérien, dont la famille appartenait à la magistrature s'embarquant à bord du voilier Jacob Daniel avait servi de point de départ à l’immense fortune de cette famille.

Parti d'Amsterdam le 27 novembre 1749 en qualité d'élève tambour, il est arrivé au Surinam le 16 février 1750. Depuis 1744, nombre d’intellectuels aux idées avancées ont tenté d'aller comme militaires aux Indes néerlandaises. Il est aisé de comprendre que le jeune BOODE s'en soit allé chercher fortune dans un coin du monde où la menace de guerre était moins imminente que dans un pays où les guerres de Silésie décimaient la population. La fortune lui a souri, en effet, grâce à son courage et à son sens inné des affaires.

À vingt-huit ans, ayant déjà amassé une petite fortune en qualité de planteur, il émigra vers la Guyane britannique, fondant à Essequibo et à Demerary, d’immenses plantations, et amassant une immense fortune.
En 1765, il épousa Anna Maria van VROOM, née en Guyane le 31 janvier 1738, qui lui donna six enfants, dont quatre fils, auxquels il donna une solide instruction : deux firent leurs études aux Pays-Bas, deux autres à Halle en Prusse.

Le 7 février 1780, il fit avec sa femme un testament mutuel. Il mourut après elle le 26 décembre 1796. À sa mort, sa fortune se composait de cinq plantations de café estimées ensemble à 5 828 149,49 francs avec, en surplus, un capital en biens meubles s’élevant à une somme à peu près identique.

Notre ancêtre Eduard Gustaaf BOODE, cinquième enfant de Johan et père de Sophie, hérita le domaine appelé « De Kinderen en Boode’s Rust » (soit : les enfants et le repos des BOODE) estimé à 780 765,17 francs sans compter les biens meubles et les esclaves noirs.

Honoré HOUEL, fils de Sophie, avait droit légalement au sixième de cette part. Ses mystérieux voyages en Allemagne pourraient bien n'avoir eu d'autre but que de réunir les « cohéritiers » ses cousins allemands, pour se grouper et réclamer ensemble l’indemnité prévue par le gouvernement qui avait repris à son compte ces plantations abandonnées par leurs propriétaires.

Les générations ultérieures des BOODE ont su se maintenir tant socialement que sur le plan économique, mais la débâcle aux Antilles, suivie de l’abolition de l’esclavage dans les colonies britanniques en 1855, porta un coup terrible à ces planteurs. La période de transition de dix ans pendant laquelle les propriétaires se virent rembourser les trois septièmes de la valeur de vente (vingt millions de livres en tout) ne fournit pas de solutions. L'abolition de l’esclavage - les affranchis vivaient dans l’illusion qu'ils n'avaient plus besoin de travailler pour vivre - consacra la ruine définitive de ces contrées alors florissantes.

Les BOODE étaient des gens bien doués par la nature et se présentaient bien. Doués d’une remarquable énergie qui firent la prospérité d'une colonie.
Tenant compte, de l'époque leur fortune était fabuleuse et d'un rendement énorme.

(D'après "Réminiscences" de Jacqueline ARNOUL ép. CERTES)

 

Un peu de Géographie

Wikipédia nous donne quelques renseignements sur les Colonies d’Essequibo et de Demerary fondées en 1615 par des juifs Zélandais ; la colonie était protégée par le Fort Kijkoveral. Elle fut prise par les Anglais durant les guerres napoléoniennes et dès 1814, les Néerlandais leur cédaient officiellement la colonie ainsi que celles de Berbice et de Démérara qui, dès 1831 formèrent la Guyane Britannique, aujourd'hui le Guyana.

Le Guyana est située sur la côte nord de l'Amérique du sud entre le Vénézuela à l'ouest et le Surinam à l'est, lui-même situé à l'ouest de la Guyane française.
Carte des colonies de Essquibo et Demerary en 1798

Les plantations BOODE étaient situées entre les estuaires des rivières Essquibo à l’ouest et Demerara à l’est. Ce territoire est constitué de plaines côtières plates, et de marécages.
Demerary, était située face à l'actuelle ville de Georgetown, sur l’embouchure de la rivière Demerara et Essquibo plus au sud sur la rivière Essquibo.

On retrouve sur Google Maps les noms des plantations  « La Grange », « De Groote en Kleine Uitvlucht », et « Cornelia Ida » notée CI, ainsi que « Anna Catharina » du nom de Anna Catherina BOODE, dont ont hérité les enfants BOODE de la seconde génération.
Remarque : Les liens sur les noms pointent directement sur les lieux dans Google Maps


Johann Frederick BOODE 

La famille BOODE est d'origine Allemande (Blankenburg). Il parlaient probablement allemand à la plantation. La génération de ses enfants a ensuite rejoint l'Europe, en Allemagne, bien sûr, mais aussi aux Pays-Bas et en France comme on le verra.

Johan  Berend Christoffer Frederick BOODE (Sosa 308), est né à Blankenburg, au Brunswick en Allemagne, le 11 février 1733. Arrivé au Surinam (Indes néerlandaises, puis Guyane Britannique) en 1750, il fut planteur à Essequibo et à Demerary. Il fut aussi conseiller de Police et de Justice Pénale. Il est décédé à Demerary le 28 décembre 1796. Il était de confession luthérienne.

À ce jour, on n'a pas réussi à remonter à ses parents, malgré les recherches qui ont été faites dans les années soixante par différentes personnes citées par MM. Buma et Sickinghe. Il était originaire du Brunswick au cours d'une période précédant la guerre de Sept Ans, et faisant suite aux guerres de Silésie auxquelles des contingents originaires du Brunswick étaient également mêlés.Il est donc aisé de comprendre que le jeune BOODE s'en est allé  chercher fortune dans un coin du monde où la menace de guerre était moins imminente.
Mais, ni dans les registres de l'église de Blankenburg à Brunswick, registres actuellement conservés à Wolfenbüttel, ni dans ceux de Blankenburg en Thuringe on a réussi à trouver son baptême. Ces deux villes étant à l'époque des recherches situées en Allemagne de l'Est.
Source : « Johann Frederik BOODE et ses descendants » par B.J. Buma et Le Jonkheer D. W. Sickinghe 1964

J'ai depuis fait quelques recherches par Internet sur les sites de Généalogie, mais qui n'ont rien donné.
J'ai juste trouvé la fiche de Johan Frederick BOODE sur le site d'un généalogiste hollandais qui me cite comme source et avec qui j'ai eu quelques échanges :

Johan Frédéric BOODE a épousé à Essequibo en 1763, Anna Maria HEISEN STRAUSEN von VROOM (Sosa 309), née en ce lieu le 31 janvier 1738. De confession réformée, elle était la fille de Jacob Hendrik HEISEN STRAUSEN van VROOM et de Agnita JANGSE, veuve de Willem WILLEMSEN. Elle est décédée à Demerary le 17 janvier 1783.

Le couple eut 6 enfants :
  • (308-1)  Jacobus Hendrick BOODE, né en 1764, décédé en 1826, qui épousa en 1791  Catherine Antoinette MARTIN, née  en 1767, décédée en 1848 , dont 6 enfants.

  • 308-2  Andreas Christian BOODE, né en 1765, décédé en 1825, qui épousa :
    -    (2A) en 1790, Antonia Hendrika Johanna van NOORT, née en 1772, décédée en 1795, -    (2B) en 1800, Phoebe DANNET, née en 1778, décédée en 1825, dont 2 enfants.

  • (308-3)  Anna Catharina BOODE, née en 1767, décédée en 1808, qui épousa :
    -    (3A) en 1786, Johan Cornelis BERT, dont 4 enfants,
    -    (3B) en 1802 Petrus Gerardus DUKER, dont une fille.

  • (308-4) Lodewijk Willem BOODE, né en 1772, décédé avant 1800, qui épousa Margaret DANNET en 1798, dont une fille Ann. 

  • (308-5)  Eduard Gustaaf BOODE (Sosa 154), né en 1774, décédé en 1837, qui épousa :
    -    (5A) en 1796, Anna Maria Deborah ROSEBOOM née en 1776, décédée en 1798, dont 2 enfants,
    -    (5B) en 1799, Catharina BOURDA (Sosa 155) née en 1780, décédée en 1837, dont 6 enfants, la dernière étant Sophie Eulalie BOODE notre aïeule (Sosa 77), qui a épousé Jules Victor HOUEL (Sosa 76) en 1837.

  • (308-6) Gysbert Christian BOODE, né en 1776, mort en bas âge en 1776

Extrait de l’ouvrage de Buma & Sickinge :

Johan Frederick BOODE a été très certainement un homme de grande envergure. Après avoir pris le large à 16 ans à bord du voilier « Jacob Daniel » parti d'Amsterdam le 27 novembre 1749, il est arrivé au Surinam le 6 février 1750, et s’est installé à l’âge de 28 ans au Guyana actuel. Il n'y réussit pas seulement, grâce à son énergie indomptable et à sa ténacité, à se bâtir une fortune considérable dont nous reparlerons encore, mais il donna aussi à ses quatre fils une solide éducation et une instruction scientifique. Il les envoya tous faire leurs études universitaires à Leyde, les deux aînés suivirent au préalable les cours du « Gymnasium » (lycée classique) à Middelburg (Zélande, Pays-Bas) et ceux du « Paedagogicum » à Halle en Prusse. En raison de leur âge, les deux cadets firent leurs études sous la surveillance d'un gouverneur. Seuls les deux aînés terminèrent leurs études par une soutenance de thèse.

Pour ce qui en est de sa fortune, nous pouvons nous en faire une idée à la lecture de ce qu'en dit le Dr George Pinckard dans ses « Letters from Guiana » 1796-1797, réimprimées à Georgetown en 1942 :

« The number of slaves, at this period, in the united colony of Essequebo and Demerara is about 55 000. The greatest number possessed by an individual is nearly 2000. These are the property of Mijnheer Boode, a planter living upon the western coast of the Demerara river ; a man of immense fortune, who is said to have been originally a drum-boy, in the Dutch service, and to have come to this colony from Surinam, where he had arrived with the troops from Holland. Here, by a steady perseverance in successful industry, he has enabled to acquire a fortune which is represented as princely indeed; it’s being said to amount to nearly £ 50 000 sterling, per annum. »

Traduction « Le nombre d'esclaves à cette époque, dans la colonie unifiée d'Essequebo et de Demerara, est d'environ 55 000. Le plus grand nombre possédé par un individu est proche de 2000. Ils sont la propriété de M. Boode, un planteur vivant sur la côte ouest de la rivière Demerara ; Un homme d'une immense fortune, qui aurait été à l'origine un garçon de tambour, dans le service hollandais, et serait venu dans cette colonie du Surinam, où il était arrivé avec les troupes hollandaises. Ici, grâce à une persévérance constante dans une industrie prospère, il a permis d’acquérir une fortune qui est considérée comme princière ; on dit qu’elle s’élève à près de 50 000 livres sterling par an. »

Le 7 février 1780, il fit, avec sa femme, un testament mutuel et, enfin, le 22 décembre 1796, il rédigea ses dernières volontés à Essequibo. Il fut témoin au baptême de son petit-fils et filleul Jan Frederik BOODE (308-1A.4), né à Amsterdam le 5 octobre 1796 et il mourut peu après à Demerary le 28 décembre 1796.

Lorsqu'il vint à mourir, après sa femme, sa fortune se composait en premier lieu de cinq plantations de café, avec, en surplus, un capital en biens meubles s’élevant à une somme à peu près identique.
Tenant compte du fait que les enfants s'étaient successivement fixés en Europe et que l'époque était très mouvementée et défavorable, on comprendra aisément que la liquidation de l'héritage n'était guère simple. La répartition des plantations s'est donc faite en plusieurs phases. Après que les premiers rapports d'estimation eussent été reçus à Amsterdam, on procéda à un tirage au sort avec compensation réciproque. Il avait été convenu toutefois que Greenwich Park reviendrait aux héritiers du fils prédécédé Lodewijk Willem BOODE (308-4), savoir : sa veuve et sa fille (Margaret DANNET et Mary-Ann), de sorte qu'en réalité quatre plantations seulement furent tirées au sort et que les héritiers susdits touchèrent - grâce à la compensation réciproque - le plus de bien en espèces ou, aussi, en titres. Le tirage fut fait par les épouses des héritiers mâles et par la seule héritière et l'on se servit pour cela de petits œufs en ivoire contenant chacun un petit billet sur lequel se trouvait le nom d'une plantation.

Le résultat du tirage au sort fut comme suit :
  • Jacobus Hendrik BOODE (308-1) eut « La Grange »,
  • Andréas Christiaan BOODE (308-2) eut « De Groote en Kleine Uitvlucht »,
  • Anna Catharina BOODE (308-3) ep. DUKER eut “Cornelia Ida”,
  • Eduard Gustaaf BOODE (308-5) eut “De Kinderen en Boode's Rust”.

La dernière étape fut la passation de l'acte de partage de la succession de Johan Frederick BOODE et de Anna Maria van VROOM à Londres le 17 juin 1825

Source : « Johann Frederik BOODE et ses descendants » par B.J. Buma et Le Jonkheer D. W. Sickinghe 1964

Descendants de Johan Frederick BOODE

Descendance de Johan Frederick BOODE (1/2)
 

 308-1 - Jacobus Hendrick BOODE


Jacobus Hendrick (Frederick) BOODE, né à Rio Demerary le 12 avril, y fut baptisé le 13 avril 1764. Ses parrain et marraine étaient Hendrick BOODE et Anna Catharina BOODE, tous deux Luthériens et habitants du Duché de Brunswick. Il était docteur en droit, planteur de café, conseiller à la Cour de justice et membre du Collège Électoral à Demerary.  Au temps du partage de l'héritage de son père, le 17 juillet 1825, il était administrateur des biens de la famille à la Guyane Britannique. Il habitait la plantation "Cornelia lda" (appartenant aux héritiers de feue sa sœur Anna Catharina BOODE), décédé à Rio Demerary le 2 novembre 1826.

Jacobus Hendrick BOODE et Catherine Antoinette MARTIN


Il épousa à Amsterdam le 10 juillet 1791, Catherine Antoinette MARTIN, née à Amsterdam le 18 novembre 1767, fille de Jean François MARTIN et d’Élisabeth Louise MOLIÈRE. Elle est décédée le 28 octobre 1818. Ils eurent ensemble 6 enfants, dont Anne-Marie BOODE (°1794 + 1864), qui épousa en 1816, Pierre Firmin de LESTAPIS (° 1786 +1866).

(Source :  B.J. Buma et Le Jonkheer D. W. Sickinghe 1964)

Anne-Marie BOODE dite "Annette" dont nous avons le très beau portrait ci-dessous avec celui de son mari, est la cousine germaine de notre Sophie BOODE.

Pierre Firmin de LESTAPIS et Anne Marie BOODE
Les photos des tableaux de cet article m'ont été fournis par Hugues de Lestapis, descendant de cette famille.

308-2 - Andreas Christian BOODE

Andreas Christian BOODE, né à Rio Demerary le 27 décembre 1765, docteur en droit, fondateur, avec son beau-frère Johan Cornelis Bert, de la maison de commerce "Boode & Bert" à Amsterdam, exécuteur testamentaire de son père. Le 17 juillet 1825, il habitait Bryanstone Square in the parish of Saint-Marylebone, co. Middlesex (actuellement Londres), décédé à Lucknam Park, Colerne (Wiltshire) le 24 octobre 1844. Il épousa :

-    1° en l'Église Wallonne à Leyde (Hollande-Mérid.) le 12 octobre 1790, Anthonía Hendrika Johanna van NOORT, née à Leyde le 30 novembre 1772, y fut baptisée en la Hooglandsche Kerk le 6 décembre 1772, décédée à Amsterdam le 1er juin 1795, inhumée (en même temps que sa fille, mort-née le 1 juin 1795) dans la Hooglandsche Kerk à Leyde le 5 juin 1795, fille de Jacob van Noort et de Megthalina Stratenus.

-    2° le 12 mars 1800, Phoebe DANNETT, née à Childwall, Liverpool, le 5 juin 1778, y fut baptisée le 3 juillet 1778, décédée à Londres le 16 mai 1825, fille du Révérend Thomas DANNETT et de Ann OGDEN. Phoebe était la sœur cadette de Margaret DANNET épouse de Lodewijk Willem BOODE.
Le couple eut 2 enfants : Phoebe BOODE en 1803 et John Chistian BOODE en 1805.

(Source :  B.J. Buma et Le Jonkheer D. W. Sickinghe 1964)


308-3 - Anna Catharina BOODE

Anna Catharina BOODE, née à Rio Demerary le 24 fevrier1767, y fut baptisée (Église Réformée) le 21 mars 1767 (Parrain: Hendrik Boode; marraine: Anna Catharína Boode). Décédée à Amsterdam le 18 octobre 1808. Elle épousa :

-    1° à Río Essequibo le 15 février 1786, Johan Cornelis BERT, baptisé à Buren (Hollande-Méríd.) le 20 novembre 1757, "Ritmeester" (capitaine de cavalerie) au régiment Dc Famars, puis commandeur d'Essequíbo de 1784 à 1787, commissaire de la "Wisselbank" (Banque d'Escompte) à Amsterdam. Négociant et co-fondateur de la maison de commerce « Boode & Bert » à Amsterdam, habitait en été au domaine « De Rijp » près de Bloemenclaal (HolIande-Sept.) de 1793 à 1796. Il est décédé à Amsterdam le 27 octobre 1500. C'était le fils de Ian Anthony BERT et de Anna María TULLEKEN.
Le couple eut 4 enfants : Johann Frederik BERT, né à Leyde en 1788,  décédé à Demerary en 1817, qui pris la suite de son oncle comme adminidtrateur de biens de la plantation "Cornelia Ida", Corneille Chrétien Henry BERT, né à Amsterdam en 1792, Pierre Ambroise BERT, né à Amsterdam en 1794, et Anna Suzanna Louisa BERT, née à Bloemendaal en 1797.


-    2° à Amsterdam le 13 mars 1802, M. Petrus Gerardus DUKER, né à Rio Demerary le 12 octobre 1746, docteur en droit, « advocaat-fiscaal » à Rio Demerary (connu par sa répression énergique de la révolte des esclaves à Rio Demerary au mois de septembre 1789), puis planteur et négociant, vit en Angleterre pendant le Premier Empire, ensuite à Amsterdam où il habita à la Prínsengracht en face de l'Amstelveld, et plus tard à la Keízersgracht.  Il a laissé à la postérité une correspondance considérable et intéressante. Il est décédé à Amsterdam le 15 février 1837. C’était le fils de Arnoldus DUKER et de Johanna van KNAPEN.
Le couple eut une fille Anna Catharina DUKER, née en 1803 à Amsterdam.

(Source :  B.J. Buma et Le Jonkheer D. W. Sickinghe 1964)

308-4  BOODE Lodewijk

Lodewijk Willem BOODE de Pover Hall (Cheshire), et né à Rio Demerary en 1772, et décédé au domaine « Huis Ten Wegen » à Sassenheim (Hollande-Mérid.) où il séjourné chez son frère Eduard Gustaaf en 1800.

Il épousa à Childwall, Liverpool, le 6 décembre 1798 Margaret DANNETT de Leasowe Castle depuis 1802, née à Childwall en février 1774, y fut baptisée en Mars 1774, est décédée à Wallasey (Cheshire) en 1826, victime d’un accident de voiture. C’était la fille du révérend Thomas DANNETT de de Ann OGDEN, et la sœur aînée de Phoebe DANNETT. Le couple eut une fille Mary Anne BOODE, née à Amsterdam en 1803.

Margaret DANNETT acheta en 1802 le château de Leasowe Castle, bâti en 1593 par le cinquième Earl of Derby. Sir Edward CUST, le gendre de Margaret DANNETT, a agrandi le château d'une façon considérable et a augmenté l’étendue du domaine. À partir de l’année 1843 Lady CUST née Mary Anne BOODE séjourna souvent à Leasowe Castle.

Actuellement le château sert de maison de convalescence à des employés de chemins de fer. En 1825 Margaret Dannett a fait poser dans l'Église Réformée de Sassenheim (Hollande-Mérid.) une pierre commémorative avec l’inscription suivante :

“In a vault below are deposited the remains of Lewis William BOODE Esq.
He was born in the Colony of Essequebo in 1772 and married in 1798 Margaret DANNETT of Wavertree in the Country of Lancaster, he died in 1800 at Huis ten Wegen in this township, leaving issue and only child Mary Anne, afterwards the wife of the hon.ble Ewd Cust, M.P.”

Lady CUST née Mary Anne BOODE éleva à la Break Road à Wallasey (Cheshire) un monument de style gothique et fit poser près de ce monument une pierre commémorative avec l’inscription suivante :

“Near this spot Mrs. BOODE of Leasowe Castle was killed by a fall from her pony carriage April 21st. 1826. May ye who pass by respect this memorial of an awful dispensation and the affectionate tribute of on only child to perpetuate her dear mother's memory beyond the existence of that breast which will never cease to cherish it. Ah, may the sad remembrance which attaches to this spot impress on everyone this salutary warning : In the midst of life we are in death”.

(Source :  B.J. Buma et Le Jonkheer D. W. Sickinghe 1964)

Descendance de Eduard Gustaaf BOODE (2/2)


308-5 Eduard Gustaaf BOODE (Sosa 154)

Eduard Gustaaf BOODE (1774-1837)

Eduard Gustaaf BOODE notre ancêtre direct est né à Demerary Ie 16 juin 1774, décédé à Mayence (Hesse-Darmstadt) le 5 décembre 1837. Il épousa :

  • 1° à Lisse (Hollande-Méríd.) le 17 septembre 1796,
    Anna María Debora ROSEBOOM, baptisée à Amsterdam le 3 mars 1776, décédée au domaine de Leeuw-en-Hooft près de Heemstede (Hollande-5ept.) le 9 août 1798, fille de M. Ian Hendrík ROSEBOOM et de Françoise Wijnanda Elisabeth van der NOOT de GIELER, dont 2 enfants :

         - (154-A.1)  Anna Maria Deborah BOODE, née en 1797, décédée en 1847, qui épousa en 1819 Aimé Antoine COMTE de BIRAGUE, né en 1799 ;

        - (154-A.2)  Eduard Gustaaf BOODE (fils), né en 1798, décédé en 1871.
  • 2° à Sassenheim (Hollande-Mérid.) le 9 février 1799,
    Catharína BOURDA
    (Sosa 155), née à Demerary en 1780, décédée à Mayence le 23 août 1837, fille de Joseph BOURDA et de la femme libre Polly, dont 6 enfants :

       - (154-B.3)  Catharina Elisabeth Adélaïde BOODE, née en 1800, décédée en 1873, qui épousa à Paris en 1826 Elisha Mills ELY, né en 1783  dans le Connecticut, décédé en 1832, dont une fille Wilhelmine (1827+1900) et un fils James Ernest Joseph ELY époux de Anna Pheobe HORLOCK, dont 2 enfants Edouard Auguste ELY et Mary Alice ELY dont nous avons les portraits ;

       - (154-B.4)  Lodewijk Willem BOODE, né en 1802, décédé en 1839, qui épousa en 1827 Eliza PESCOTT, née en 1801, décédée en 1842 ;

       - (154-B.5)  Julius Theophilus BOODE, né en 1803, décédé en 1848, qui épousa en 1829 Joséphine Napoleone de SALUCE ;

       - (154-B.6)  Augustus Deodatus BOODE, né en 1806, décédé en 1869, qui épousa en 1838 à Düsseldorf  Mathilde Friederike TEUWSEN, née en 1819  décédée en 1858 ;

       - (154-B.7) Eugénie Clémentine BOODE, née en 1808, décédée en 1849, qui épousa en 1837 à Düsseldorf  Hermann Johann Karl Friedrich von GRIESHEIM, né en 1811, décédé en 1882 ;

       - (154-B.8) Sophie Eulalie BOODE (Sosa 77), née en 1811, décédée à 28 ans en 1840 à Paris, qui épousa en 1837 à Düsseldorf  Jules Victor  HOUEL (Sosa 76), né en 1812, décédé en 1894 à Boussy-Saint-Antoine, dont un fils unique Honoré Désiré Jules HOUEL (Sosa 38), né en 1839 à Paris 6°, décédé en 1911 à Alger.  
 

Catharina BOURDA ep. BOODE (1780-1837)


Eduard Gustaaf BOODE avait acheté en 1798 le domaine de "Huis ten Weegen” près de Sassenheim (Hollande-Mérid.). Cette propriété, autrefois appelée Beresteyn, avait appartenu à son beau-père Jan Hendrick ROSEBOOM, qui avait dû la vendre en 1793. La maison de campagne était un long bâtiment d'un étage, assez haut où on accédait au milieu par un escalier rond. Le rez-de-chaussée était spacieux. Dans la façade de la maison, il y avait des niches, où se trouvaient des bustes et des statues. En 1808, l'étendue totale du domaine était de 49 hectares environ.

Nés dans les colonies des "Indes Néerlandaises" d'Essquibo et Demerary entre 1764 et 1774, les enfants de Johan Frederick BOODE se sont tous mariés ou remariés aux Pays-Bas entre 1791 et 1799, où la troisième génération, leurs enfants sont tous nés. Il vivaient donc principalement de leurs rentes tout en en résidant aux Pays-Bas, leurs biens étant administrés par leur frère aîné Jacobus Hendrick  BOODE qui était resté sur place avec sa femme Catherine MARTIN et leurs 6 enfants. Ils habitaient la plantation "Cornelia Ida", où il est décédé le 2 novembre 1826.

La région des colonies où étaient situées les plantations fut prise par les Anglais durant les guerres napoléoniennes, et les Néerlandais leur cédèrent en 1814. Cette région devint par la suite la "Guyane Britannique" en 1831. Les idées abolitionnistes apportées par les Anglais à cette époque rendaient difficile la poursuite de l'exploitation des colonies hollandaises, ce qui a provoqué la fuite définitive vers l'Europe de ces grandes familles propriétaires de plantations.

La famille d'Eduard Gustaav BOODE avait ainsi l'habitude de séjourner loin de ces guerres dans leur propriété de Sassenheim aux Pays-Bas (située entre Amsterdam et La Haye où est née Sophie en 1811). Mais, après avoir touché enfin (en 1825) leur part de l'héritage de leur père, et probablement après avoir vendu leur propriété de Sassenheim, la famille BOODE, Edouard, sa femme et leurs 10 enfants, une gouvernante et 3 domestiques, débarquèrent à Dieppe le 26 juillet 1816, avec un passeport délivré à Londres par l'Ambassadeur de France, en vue de s'établir en France, d'abord, provisoirement à Paris, puis en 1821 à Soisy-sous-Étiolles.

Passeport de la famille BOODE
Visa d'entrée en France, à Dieppe

En effet, en 1821, Eduard Gustaaf acheta le château du Haut Soisy, à Soisy sous Etiolles, et la famille BOODE s'installa en France jusqu'en 1836, année où le domaine fut vendu à la suite de grosses difficultés financières. Il fit en 1832 une demande de naturalisation française  qui nous vaut tout un dossier d'échange de courrier avec l'administration. Une ordonnance du 12 avril 1933 officialisa la décision positive de l'administration royale (Monarchie de Juillet avec Louis-Philippe). (Source René DOREL)

Après la vente de ce domaine, ils finirent par s'établir  définitivement en Allemagne, à DüsseldorfSophie s'est mariée avec Jules HOUEL en octobre 1837, et où Eduard est décédé peu après en décembre 1837. Sa femme Catharina était déjà décédée à Mayence en août 1937, probablement avait-elle de la famille dans cette ville.


Propriété de la famille BOODE de 1821 à 1836
Lettre de E.G. BOODE au Garde des Sceaux, en vue d'obtenir la nationalité française


En 1803, le préfet de la Seine avait fait l'acquisition d'un parc, ancienne propriété du Père-Lachaise, confesseur de Louis XIV, à la demande de Napoléon qui souhaitait honorer la mémoire des trop nombreux soldats morts pour sa gloire personnelle. Toutes les familles étaient endeuillées après le règne de l’empereur et ce fut à qui fit édifier le plus important monument, tant pour honorer les morts que pour satisfaire la vanité de la famille. Les BOODE ne firent pas exception et Édouard Gustave BOODE, père de Sophie, fit édifier, d’après des plans qu’il avait conçus lui-même, ce temple gréco-romain aux imposantes dimensions, surmonté d’une énorme pomme de pin [cité dans le Guide bleu. Div. 59] destiné à la sépulture de sa famille. Il fit revenir de Guyane les restes de son père pour les y enterrer. Les descendants de cette famille se disputaient l'honneur d'y être ensevelis.

"La Pomme de Pin" au Père-Lachaise, caveau de la famille BOODE
(Photo Hugues de Lestapis)



Toutefois, les époux BOODE-BOURDA furent enterrés à Mayence (Allemagne) au "Hauptfriedhof" (Champ 10, rangée 12, sépulture 22). Dans cette même sépulture fut inhumée leur fille Eugénie Clémentine von GRIESHEIM née BOODE (154-B.7). Selon le livre "Der Mainzer Friedhof" par A. Boerekel, il s'y trouvait un monument funéraire en grès de Heilbronn en style gothique. Ce monument, qui existait encore en 1923, a disparu depuis.

(Source :  B.J. Buma et Le Jonkheer D. W. Sickinghe 1964)

Sophie Eulalie BOODE  (Sosa 77)


Sophie Eulalie BOODE (1811-1840)

Sophie Eulalie BOODE, fille cadette de Edouard Gustaaf, est née à La Haye (Pays-Bas) en 1811. Elle a épousé à Düsseldorf (Allemagne) le 7 octobre 1837 à l’âge de 26 ans Jules Victor HOUEL qui avait 25 ans à cette date. Elle est décédée à 28 ans en 1840, des suites de couches quelques mois après la naissance de son fils Honoré Désiré Jules HOUEL. Ses frères et sœurs voulurent garder un souvenir d'elle et firent faire plusieurs miniatures, dont l'un des exemplaires qui fut récupéré à Berlin par son fils Honoré est actuellement en possession de Geneviève Arnoul à Paris.

(cf. Réminiscences, de Jacqueline Certes-Arnoul)

Lors du siège de 1870, les Allemands qui entouraient Paris occupaient les maisons de la proche banlieue. C'est ainsi que la maison de mon trisaïeul Jules Victor Houel fut occupée et pillée. La miniature de Sophie qui était le seul souvenir qu'il ait de sa femme entre autres avait disparu.


Un jour, alors que son fils Honoré arpentait les rues de Berlin pour ses affaires, il vit à la vitrine d'un antiquaire ce petit portrait qu'il connaissait si bien, mais démuni de son cadre. Chose étonnante, il retrouva le cadre seul chez un autre antiquaire. Ce fut une joie pour lui que de rapporter le tableau complet à son père. (d'après Geneviève Arnoul)

La miniature de Sophoe BOODE dans son cadre

La suite de cette histoire a été déjà publiée dans mon article N° 16 sur les ascendants de la famille HOUEL.
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Pour conclure, je vous propose ci-après la lecture d'un article présentant un livre de Jean-François MOUHOT qui vous permettra de prendre un certain recul sur la pratique de l'esclavage, qu'il faut resituer dans son contexte historique, ainsi que sur son abolition, finalement motivée plus par des raisons économiques qu'humanitaires.


Dans mon prochain article, je vous raconterai l'histoire du couple André GEANT et Henriette HOUEL.


Jean-Paul ARNOUL

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