vendredi 15 novembre 2019

22 - Famille ARNOUL - La disparition d'Henry ARNOUL

Cet article fait suite à l'article 21 sur la vie tumultueuse du couple de mes grands-parents paternels, Alice GÉANT et Henry ARNOUL, qui ont fini par se séparer  au début des années 1930.


La disparition d'Henry ARNOUL

Le décès en 1929 de sa tante Léonie, puis en 1933 celui de sa tante Cécile, qu'il logeait au Catillon et qui toutes deux lui versaient une rente, mit Henry ARNOUL dans une situation financière plus précaire. Il possédait toutefois le château du Catillon, mais pour que ce patrimoine lui rapporte de quoi gagner sa vie, il lui fallait continuer son activité de maison d'hôtes.

Tombe de Léonie ARNOUL à RY
Les tantes Léonie et Cécile avaient manifesté le souhait d'être inhumées dans le cimetière de Neuilly-sur-Seine, où elles avaient vécu avant de venir s'installer au Catillon. Au décès de Léonie, leur neveu avait fait valoir à Cécile que cela engagerait des frais inutiles, et l'avait convaincu de faire enterrer sa sœur sur place à Ry. Pour se faire pardonner, il réalisa lui-même ce gisant sur la tombe en coulant du béton dans un moule.

Après la séparation définitive en 1933 d'Alice et de son mari Henry Arnoul, il a continué à recevoir des hôtes au Catillon à la saison, vivant avec Marie LEBRUN qui lui avait donné une fille Renée, ainsi que sa sœur Marguerite, qu'il avait aussi mise dans son lit.
La situation vis-à-vis de ses 5 enfants d'Alice s'était à peu près normalisée, et il venait leur rendre visite à Paris de temps à autre, mais elle n'avait pas vraiment d'informations sur ses activités.


Les visites se sont espacées au cours des années, et en particulier après la déclaration de Guerre avec l'Allemagne en 1939.

En juin 1940, lors de la débâcle, la famille GÉANT, Alice et 4 de ses enfants se sont réfugiés chez chez sa sœur Anne-Marie épouse de Léopold NICOUL, qui habitait à Rennes. Jacqueline qui travaillait à l'époque à la Banque de France s'était  réfugiée avec ses collègues à Bordeaux.

Toute la France était sur les routes, et il y a eu beaucoup de mitraillages des colonnes de fuyards sur les routes. Toujours est-il qu'après l'exode, ni Alice, ni aucun de ses enfants n'eut de nouvelles de leur père, ni même après Guerre.

Jaqueline CERTES-ARNOUL nous raconte dans Réminiscences comment ils ont fini par avoir quelques informations sur leur père en 1953.

Voici ce qui s'est passé :

Au mois de juillet 1953, lorsque les services de la Reconstruction s'évertuaient à solder les derniers dossiers de sinistrés, j'ai eu la surprise de recevoir à Paris, à mon nom, une lettre du ministère de l'Urbanisme à Rouen concernant l'affaire SANNIER-LEBRUN, pension de famille au château de La Hallotière. Un chef de service, M. FACQ, me demandait :
— Votre père, Henry ARNOUL, est-il actuellement vivant et, dans l'affirmative, pouvez-vous me donner l'adresse de votre père ?

Les adresses de votre mère et de vos frères et sœurs ?

— Êtes-vous en mesure de donner des éclaircissements sur la question de la propriété des meubles au château de La Hallotière ?
J'en fis aussitôt part à mes frères et sœur. Bernard avait reçu la même lettre et nous avons fait la réponse appropriée.
Peu de temps après, datée du 21 juillet, une lettre de M. FACQ m'avise que Mme SANNIER-LEBRUN les a saisis d'une demande d'indemnités concernant le matériel d'une pension de famille installée dans le château de La Hallotière et qui avait été occupé par les Allemands.

Cette affaire nous intriguait de plus en plus. Nous n'avions pas entendu parler de notre père depuis 1933 et nous ne savions rien de lui. Était-il mort ? Y avait-il un héritage susceptible de nous échoir ?
Pour tirer cette affaire au clair, le mieux était d'aller à Rouen pour voir ce M. FACQ, si bien intentionné à notre égard. C'est ainsi que Jean, Simone sa femme, et moi-même partîmes de bon matin pour le pays de notre enfance.

Rapport après enquête des Enfants ARNOUL

Dans l'après-midi du samedi 19 septembre 1953, nous avons procédé à une enquête dans le but de collecter des renseignements utiles pour rechercher la position de Monsieur Henry ARNOUL, notre père.

Liens familiaux entre les protagonistes de cette histoire

Visite au château de la Hallotière

Notre intention était de retrouver d'abord Mademoiselle Renée LEBRUN (notre demi-sœur), nièce de madame SANNIER. Nous sommes allés à La Hallotière, et Monsieur LESUEUR, Maire, était absent. Nous espérions que sa femme nous aurait fait la complaisance de répondre aux questions que nous lui avons posées, à savoir :
  • L'adresse de Renée LEBRUN
  • L'adresse laissée par Monsieur ARNOUL lors de son départ en exode avec Mademoiselle PETIT de FRY, le 10 juin 1940.
Madame LESUEUR a prétendu tout ignorer de ce qui se passait au château. Lorsque nous lui avons rappelé le service que Monsieur ARNOUL lui avait rendu le 8 juin 1940 lorsqu'il l'a conduite à Rouen pour y voir son mari aux armées, de passage dans cette ville au moment de la débâcle, elle nous a donné l'adresse de Madame MOTTET, née Madeleine LEBRUN, sœur de Madame SANNIER. Cette femme tient une ferme à Mésangueville, à côté d'Argueil. Elle a quitté La Hallotière en septembre 1952. Elle louait la ferme du château à Madame SANNIER.

Madame LESUEUR nous a ensuite conseillé d'aller voir Madame BERTY qui habite en face de l'Église, dans l'ancien presbytère. Cette femme nous a donné pour tous renseignements que son mari est couvreur et qu'il n'avait pas encore réussi à se faire payer des travaux qu'il avait effectués à la toiture du château 2 ans auparavant, pour le compte de Mme SANNIER.


Visite à Madame MOTTET, à Mésangueville

Cette personne qui avait tenu avec son mari la ferme de La Hallotière jusqu'en septembre 1952, devait pouvoir nous donner des renseignements sur sa nièce Renée LEBRUN, et c'est dans ce but que nous nous sommes présentés à elle.

Nous avons appris qu'elle était fâchée avec sa sœur, Mme SANNIER, cette dernière ayant passé son temps à lui chercher chicane pour des raisons insignifiantes, mais toujours dans le but de tirer profit. Mme MOTTET a quitté La Hallotière après avoir perdu 250.000 fr. en frais de procédure, Mme SANNIER ayant cherché par tous moyens de la faire expulser de la ferme ; elle en est partie volontairement pour avoir la paix.

C'est par Mme MOTTET que nous avons appris que Mme SANNIER avait adopté une fillette de l'Assistance Publique, cette petite étant en pension à Rouen.
Le fait de cette adoption a révolté Mme MOTTET, car elle nous a déclaré : « Ma sœur est incapable d'aimer, c'est une femme qui n'a pas d'amour, elle n'a fait que du mal dans sa vie. »

À l'appui de ses dires, elle nous a cité toute une série de faits monstrueux : elle avait commencé à l'âge de 15 ans, par se pendre dans l'Église de Roncherolles, etc., et dernier fait à sa connaissance : la ruine de ses parents par extorsion de signature. Les époux LEBRUN âgés actuellement de 80 ans ont eu 21 enfants déclarés en Mairie, et sont maintenant réduits à vivre misérablement chez l'un ou l'autre de leurs enfants qui veulent bien les recevoir : Mme SANNIER, de complicité avec sen frère Georges LEBRUN les a contraints tout dernièrement à signer un acte de vente de leurs biens : cheptel, matériel agricole, meubles de ferme, etc. d'une valeur de 5.000.000 fr. pour la somme de 480.000 fr.

Georges LEBRUN, de connivence avec sa sœur Marguerite avait pris la conduite de la ferme de ses parents, leur faisant comprendre qu'ils n'étaient plus chez eux.
Marguerite avait aussi frustré monsieur ARNOUL de tous ses biens : avec le même aplomb, elle lui montrait le livret de famille prouvant son mariage secret avec monsieur Roger SANNIER.

Madame MOTTET a ensuite déclaré : « Ma sœur est maintenant très riche, elle a gagné cet argent sans compter les souffrances et les peines de ses victimes ; mais si je parlais, elle n'aurait pas fini de payer, ne serait-ce que pour les questions de dommages. Enfin, je préfère ne rien dire, car n'étant pas bien avec elle, on croirait que c'est de la vengeance. »
C'est alors que nous avons précisé : « Il ne s'agit pas là de vengeance, mais de justice ». Elle nous a répondu : « S'il y a une justice, il faudra bien qu'elle se fasse tôt ou tard. »

En résumé, Madame MOTTET sait beaucoup de choses, mais sa prudence lui fait garder le silence. Son mari est malade, elle est enceinte de son 5° enfant et cherche la paix dans l'oubli d'un passé plein d'inquiétudes du fait de sa sœur Marguerite.

Poursuivant le but de notre enquête, nous avons appris que la sœur aînée de Mme MOTTET, Marie LEBRUN, mère de Renée est devenue Madame POUTOUT et habiterait ECOUEN (Seine & Oise)
Nous avons également appris que Mme SANNIER s'était fâchée avec Maître BATEL de Forges-les-Eaux, et que son nouvel homme d'affaires est Maître VACHON, notaire à ARGUEIL.
ECOUEN, le 20 septembre 1953

Ce dimanche matin, nous sommes allés à Ecouen et par l'intermédiaire des commerçants et des enfants, nous avons su que Mr.et Mme POUTOUT habitaient au 3, Av. de la Resistance à ECOUEN. Ils y sont depuis six mois, dans un petit pavillon qu'ils ont eu en échange de leur appartement de Saint-Denis. Ils ont 7 enfants.

Mme Marie POUTOUT, née LEBRUN, première maîtresse de Monsieur ARNOUL, de 1921 à 1930 environ, contrairement à sa sœur agissait sans aucune idée de profit. Marguerite ayant flairé les possibilités d'un enrichissement, puisque sa vie n'a été consacrée qu'à cette passion de l'argent, entrait comme bonne au service de monsieur ARNOUL, et réussit à supplanter Marie qui s'est mariée avec Monsieur POUTOUT ; c'est alors qu'a commencé son ouvrage de frustration des biens de Mr. ARNOUL.

Notre père, d'une très grande intelligence, très serviable et d'une très grande habileté en ce qui concernait ses travaux professionnels, était malheureusement inassouvi, ayant une grande passion pour les femmes. Il en perdait le sens moral et agissait en parfait déséquilibré. Marguerite avait trouvé sa victime. Marie sait beaucoup de choses sur les manœuvres de sa sœur. Renée LEBRUN en sait peut-être davantage. Voici son adresse : 57, Rue de la Mare - PARIS 20°

Mme POUTOUT nous a également signalé que Mme SANNIER a été hébergée à BILDA (Algérie) chez Mme AMBLARD, Villa Maurice, Rue du Prado. Y est-elle restée continuellement de 1939 à 1942 ? Roger SANNIER son mari, était probablement en garnison dans cette ville. Marguerite correspondait avec Maître BATEL par des télégrammes de type « messages personnels » de la radio anglaise à cette époque. Quelle est donc cette « Tante Hallotière » dont il est question ?

Actuellement, il paraît s'être montré complice des agissements crapuleux de sa cliente, Mme SANNIER. Actuellement il paraît n'avoir pas trouvé son compte puisque Maître VACHON a pris sa suite dans les affaires SANNIER.

Bures-sur-Yvette, le 26 septembre 1955
Pour les enfants ARNOUL et par procuration de ses frères et sœurs
Jean ARNOUL

---ooOoo--- 

Voici ce que dit Jacqueline CERTES-ARNOUL dans Réminiscences :

 Les tantes ARNOUL à leur mort, laissaient un petit capital en titres anglais, suisses et français, sans doute, que mon père gardait dans son coffre. Je me souviens qu'ils étaient nominatifs. J'en avais entendu parler sans comprendre à l'époque de quoi il s'agissait. Elles avaient un compte en banque chez LE HIDEUX au 3, rue Drouot à Paris sur lequel était versée la rente viagère servie par René de Beaufort. Comment aurait-elle pu s'attribuer cet héritage ? Comment la liquidation de cet héritage avait-elle duré jusque pendant la guerre ?

En 1933, derrière année du Catillon, la saison avait été très bonne, tante Cécile me l'écrit peu de temps avant sa mort. Marguerite voulut profiter de cet argent et mener grande vie. Mon père et elle allèrent en Italie, puis en Angleterre où il avait gardé des relations.

Après la mort de tante Cécile, faire vendre le Catillon objet de litige éventuel avec notre mère et faire acheter le château de La Hallotière à son nom fut tout à fait dans les possibilités de Marguerite. En reconnaissance de cette donation et après l'exploitation en commun avec mon père d'une pension de famille depuis 1934, elle avait fait rédiger un bail après son mariage clandestin en 1938, louant à M. ARNOUL pour la somme dérisoire de quatre mille francs l'an la totalité de la propriété.

Une partie de la ferme était sous-louée quatre mille francs l'an, ce qui fait que l'exploitation bénéficiait d'un loyer gratuit.

Jean avait demandé à Me Gastellier copie du bail fait à M. ARNOUL en 1938 pour la location de la propriété de La Hallotière. Le bail qu'il reçut ne concernait que la location de la ferme louée deux mille francs l'an. Un deuxième bail avait-il été fait concernant la location du château devant mentionner, comme il est d'usage, que les lieux doivent être tenus constamment garnis de meubles, meubles devant servir de couverture en cas de non-paiement du loyer, donc appartenant au locataire.
Me Gastellier envoyait à sa place, copie d'une convention d'incommunauté des meubles datée du 13 février 1938 comme le bail de la ferme stipulant :
M. ARNOUL ayant consenti que ces meubles meublants et objets mobiliers restent dans le château et afin que cet état de choses n'entraîne pas une confusion dans les mobiliers respectifs des époux SANNIER et de M. ARNOUL, constate comme suit les mobiliers restant la propriété de M. et Mme SANNIER, savoir :
  •  liste complète des meubles, lustres, glaces, etc.
  •  concernant le mobilier de trente-cinq pièces énumérées. Nulle trace de liste des meubles appartenant à M. ARNOUL dont le bail, s'il a été fait, devait faire état.
Le 5 novembre 1940, M. le maire de La Hallotière fait un inventaire avec un officier allemand. Il n'existe plus que :
  • 3 chaudières pour cuisine
  • 1 moteur électrique
  • 1 pompe marchant au moteur
  • 16 lits nus
  • 64 sommiers et matelas
  • 20 tables et bureaux
  • 50 chaises et fauteuils
  • 5 lampes et éclairages électriques
  • billard
  • 1 piano à queue
  • 1 buffet de salle à manger.
Marie connaissait bien les meubles du Catillon et les savait en partie à Gournay chez Marguerite. Celle-ci, pendant qu'elle était en Algérie, avait bien pu par l'intermédiaire de Me BATEL faire vendre les meubles de valeur au nom de la « tante Hallotière » ; d'autres avaient pu se servir pendant leur service au château du temps des Allemands. Entre deux arrivages de troupes, on pouvait déménager tout ce qu'on voulait, nous l'avions vu à Bures chez grand-père, Il n'est pas exclu que les allemands se soient servis aussi.

Quittant la famille POUTOUT, nous sommes allés au 57, rue de la Mare à Paris, où Marie nous avait dit qu'habitait sa fille Renée LEBRUN ; celle-ci était absente, mais au vu du petit mot que Jean avait mis sous sa porte, elle vint dès le lendemain à Bures pour le voir. Elle aussi avait fait des démarches pour retrouver notre père commun qu'elle adorait. Elle lui donna une fiche de la préfecture de Police qui avait, à cette époque, un service de « recherches dans l'intérêt des familles » datée du 2 mai 1947. On l'y informait que M. ARNOUL Henri avait été infructueusement recherché dans le département de Seine-Inférieure et lui conseillait de faire une demande au ministère de l'Intérieur pour recherches sur tout le territoire. Je ne pense pas qu'elle ait fait poursuivre l'enquête, handicapée qu'elle était comme sa mère, se trouvant mal à la moindre émotion, ce qui lui arrivait en attendant devant un guichet et la faisant mal juger par les employés qui la prenaient pour une détraquée.

Un an après cette visite, Renée avait téléphoné à Jean pour l'informer de la visite à son domicile le 21 septembre 1954 de deux inspecteurs de la police judiciaire de Rouen faisant suite à sa demande de recherche de 1947 : ils auraient eu des nouvelles de M. ARNOUL par une personne inconnue qui l'aurait vu ou rencontré dans Paris. La voiture avec laquelle il était parti en exode était en bon état. Donc, pas d'accident mortel avec ce véhicule.

Renée revint à Bures pour nous parler de ce fait nouveau, c'était un dimanche et j'étais là avec mes frères. Maman était restée au premier et Ginette était absente. Renée était contente de nous voir car nous désirions, comme elle, retrouver la trace de notre père, idée fixe chez elle, dont elle avait fait le but de sa vie par amour filial, n'espérant pas, comme nous, hériter de quoi que ce soit. Sa ressemblance avec Ginette ne laissait aucun doute sur sa filiation. Elle était restée célibataire et sillonnait les routes de Normandie en voiture pour placer je ne sais quel produit. Son beau-père, M. POUTOUT, qui nous avait paru sympathique était un peu rustre et elle s'accommodait mal de sa famille, elle était d'une autre espèce et en souffrait.

Comme pour nous prouver que ses malaises n'étaient pas feints, Renée s'était trouvée mal dans la salle à manger de Bernard où nous la recevions et il avait fallu la porter sur un divan. Confuse, elle se remit très vite.

Jean était resté en relations avec le M.R.U. à Rouen, il avait écrit et s'était à nouveau dérangé.
Le 23 avril 1955, Jean et Simone, Ginette, Charles et moi faisions une ultime visite au M.R.U. de Rouen. L'espoir de gain de cause n'existe plus, ces messieurs du contentieux flairant l'escroquerie, avaient retardé tant qu'ils avaient pu le versement énorme des indemnités au titre d'occupation et de dégradation du château qui semblaient faire double emploi avec l'indemnité de dix-neuf mille cinq cents francs par an imputée sur le compte spécial « frais d'entretien de l'armée d'occupation » et versée à Me Gastellier dont nous avions trace, mais ils n'ont pu accuser cette dame de fraude tant elle a fourni d'éléments de preuve vrais ou faux, elle avait de solides appuis.

Le 30 avril 1955, Jean qui était tenace, fit une dernière visite à M. FACQ à Rouen dont nous ignorons le résultat. De toute évidence, les indemnités avaient été versées aux époux SANNIER et nous n'avions plus rien à espérer,

Ces démarches qui nous avaient tenus en haleine nous ont permis de savoir ce qui s'était passé pour notre père de 1934 à 1940, mais nous n'avons jamais su ce qu'il était devenu et s'il avait pu soustraire un petit capital à Marguerite pour subsister, il avait disparu à tout jamais.

Disparu aussi, ce château de La Hallotière et sa ferme que Jean avait pris le temps de photographier.
Après le règlement des dommages de guerre, cette bâtisse fut démolie pierre par pierre par cette Marguerite qui avait, en plus du génie du mal, le génie des affaires.
La Hallotière fut rasée, comme on rasait les châteaux au Moyen Age pour le mal dont ils avaient été témoins.
D'après Réminiscences.

Épilogue

Le château de la Hallotière, très dégradé par l'occupation des Allemands, puis abandonné ensuite a donc été détruit. Il n'en reste que le parc aménagé par la commune. Notre grand-père Henry ARNOUL n'a jamais été retrouvé, et on suppose qu'il a été tué sur la route pendant l'exode de 1940, alors qu'il fuyait l'occupant en compagnie de Mademoiselle PETIT.

Pour terminer cette saga, je vous propose une photo prise à Mauquenchy en 1919 sur laquelle on reconnaît de gauche à droite : les tantes Cécile et Léonie ARNOUL, la femme au chapeau pourrait être Alphonsine URBAIN, veuve à cette date du premier Henry ARNOUL, qui n'est donc pas sur cette photo devant son fils comme je l'avais pensé. Tout à fait à droite Henry Joseph ARNOUL et au second rang on reconnaît Alice GÉANT avec dans ses bras leur première née, le bébé Jacqueline, future auteure de "Rémiscences".

On ne sais donc pas qui est le barbu âgé, qui n'est pas André GÉANT, père d'Alice, ni Henry ARNOUL premier du nom ; peut-être un pensionnaire ?


En espérant que cette histoire vous aura intéressés.
Bien à vous,

Jean-Paul ARNOUL

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